J’ai longtemps tergiversé sur l’à propos de publier quelque chose sur les terribles événements de ce vendredi 13 novembre. Et puis, finalement, je me suis dit que je ne pouvais pas faire comme si ce n’était pas arrivé, ne pas marquer ce jour funeste de quelques lignes.

 

A vrai dire, j’ai partagé la stupeur et l’angoisse de tous les parisiens – et de tous les français - suivant l’épouvantable décompte des morts et des blessés, heure après heure, rivée devant ma télévision, accrochée aux réseaux sociaux, et incapable de fermer l’œil.

 

Sauf que. Sauf que j’ai eu la chance de ne trembler ni pour moi-même, ni pour les miens. Qu’aucun visage connu n’est apparu parmi ces centaines d'avis de recherche relayés toute la journée de samedi, ni dans les avis de décès qui ont malheureusement fini par leur succéder, le jour suivant. Et j’en suis infiniment reconnaissante, à qui de droit.

 

Bien sûr, c’est parce que l’horreur nous frappe à deux pas de chez nous qu’elle nous marque tant. Bien sûr, c’est égoïste de se sentir tout à coup concerné par ce drame bien plus que par tous ceux qui se déroulent chaque jour un peu partout dans le monde. Mais c’est humain.

 

La vie reprend peu à peu, et bientôt il n’y paraîtra (presque) plus pour tous ceux qui ont eu la chance de ne vivre ces événements qu’au travers de leurs écrans. Je vais continuer à écrire, à parler de culture et d’art, car c’est ma façon de conjurer la laideur du monde.

 

Mais avant cela, j’ai aujourd’hui une pensée émue pour les victimes de ce drame absurde, mais également pour les policiers tombés dans l’exercice de leur devoir, et à tous ceux, forces de l’ordre, pompiers, militaires, infirmiers et chirurgiens, qui continuent à œuvrer de leur mieux, sans oublier les parisiens qui ont ouvert leurs portes pour accueillir les passants, les commerçants qui ont aidé à protéger leurs clients, les anonymes qui ont tenu la main des blessés, qui soutiennent leurs proches dans cette épreuve, ou sont simplement allés donner leur sang. Chacun, à son niveau, a fait ce qui était en son pouvoir et c’est cela qui est beau. Cela ne ramènera pas à la vie ceux qui ne sont plus là, cela ne consolera pas leurs proches, cela ne résoudra pas le problème de l’obscurantisme. Mais c’est bien cela qui permet d’espérer.

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