Au Musée Carnavalet

11 juin 2014 - 8 février 2015

 

C'est profitant d'une soirée "amis facebook" du musée Carnavalet - type d'évènement dont je vous parlerai plus tard en détail - que j'ai eu la chance d'aller voir cette exposition.  Un groupe de danseurs animait la soirée, enchaînant javas, valses, lindy hop endiablés, et conférant à l'ensemble une ambiance similaire à celle qui semblait animer l'affiche de cette exposition.

En effet, l'exposition revient sur tous les angles de l'occupation, et la libération de Paris : les combats, les heures sombres, la liesse, la victoire, sans oublier la part de propagande qui a logiquement entouré la libération de cette ville emblématique. Mélangeant photographies d'artistes célèbres, comme Robert Doisneau ou Jean Séeberger, avec les clichés d'anonymes, cette exposition permet à la petite histoire de rejoindre la grande. 

 

Fait intéressant, une exposition similaire s'était tenue à Carnavalet dès novembre 1944. C'est à ce moment-là que le choix des photographies exposées a contribué à ancrer un certain mythe du résistant : celui d'un homme blanc et armé. Les photos exposées à l'époque sont ici complétées par d'autres clichés, évoquant certains aspects occultés de la libération de Paris.  Ainsi, on y apprend - ou redécouvre - que les femmes ont également pris part à cet événement, non seulement comme infirmières ou cantinières, mais également comme combattantes, désarmant l'ennemi, ou aidant à la construction des barricades. On comprend également qu'en dépit des nombreuses images montrant des hommes armés, ceux-ci étaient en réalité minoritaires faute d'équipement : une majorité du mouvement de résistance a donc consisté à entraver le déplacement des combattants allemands - en montant des barricades par exemple ou retirant les pavés - et à faciliter la progression des soldats débarqués en Normandie quelques semaines plus tôt. On y apprend également que la plupart des régiments français d'Afrique ont été écartés par les américains, qui voulaient que seuls des combattants blancs figurent sur les images de la libération de Paris.

D'autres photographies viennent compléter l'ensemble : celles moins héroïques, des femmes tondues après la libération, qui ne figuraient pas dans l'exposition initiale mais également celles de particuliers, qui, bien que moins artistiques, constituent néanmoins un témoignage historique intéressant. Un mur expose également des médailles et signes de ralliement tricolores, mais également une explication sur la façon dont certaines photographies ont pu être manipulées pour en changer le sens, et servir la propagande résistante.

Une exposition très intéressante, tant sur le fond historique que sur la qualité des photos présentées.

 

             

Ambiance festive dans les salles du Musée Carnavalet !

Retour à l'accueil