blanche-neige-doit-mourir nele-neuhausDe Nele Neuhaus

Aux éditions Actes Sud

Un squelette humain est retrouvé dans une ancienne cuve de carburant, dans un ancien aéroport militaire. Un peu plus tard, une femme tombe d’un pont. Selon un témoin, elle aurait été poussée. L’enquête conduit Pia Kirchhoff et Oliver von Bodenstein dans le petit village d’Altenhain où la victime, Rita Cramer, a vécu avant son divorce d’avec un certain Hartmut Sartorius. Or, onze ans plus tôt, deux jeunes filles du bourg avaient disparu sans laisser de traces. Sur la foi de maigres indices, un garçon de vingt ans, Tobias Sartorius, avait été arrêté et condamné à dix ans de prison. Depuis quelques jours, Tobias est revenu à Altenhain… L’agression dont sa mère a été victime a-t-elle un lien avec ce retour ? Dans le village, Pia et Bodenstein se heurtent à un mur de silence. Mais bientôt une autre jeune fille disparaît et les habitants accusent Tobias Sartorius, même si ce dernier a toujours clamé son innocence. Les preuves manquent, la police piétine et certains villageois semblent bien décidés à prendre les choses en main.

Le titre et la couverture de cet ouvrage sont alléchants, vous en conviendrez. C’est donc avec plaisir que je me suis plongée dans cette histoire de meurtre. A vrai dire, ce qui m’a surtout plu, c’est l’ambiance oppressante du village, où chacun finit par s’acharner sur une famille entière, mais où règnent surtout l’hypocrisie et les faux-semblants.

Au-delà de cette ambiance, l’intrigue est correctement ficelée, assez du moins, pour mener le lecteur par le bout du nez pendant une bonne partie du récit et maintenir son intérêt en éveil jusqu’au dénouement final. Quant aux personnages, ils constituent selon moi le point faible de ce récit en ce sens qu’ils ne m’ont pas inspiré de sentiment particulier, ou à quelques rares exemple près. Je n’ai pas vraiment été avec eux, en quelque sorte.

Il m’en reste une lecture agréable, fluide, avec des points plus remarquables que d’autres, mais sans enthousiasme débordant.

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 3/5

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L’escalier de fer rouillé était étroit et raide. Il tâta le mur pour trouver l’interrupteur. Une seconde après l’ampoule de vingt-cinq watts éclaira l’endroit d’une lumière chiche. La lourde porte de fer s’ouvrit sans bruit. Il en huilait régulièrement les charnières pour qu’elles ne grincent pas quand il venait la voir.

un air chaud mêlé à une odeur sucrée de fleurs fanées l’accueillit. Il ferma soigneusement la porte derrière lui, éclaira et resta un moment immobile. La grande pièce, environ dix mètres de long et cinq de large, était simplement meublée, mais elle avait l’air de s’y sentir bien. Il alla vers l’appareil stéréo et appuya sur la touche Play. La voix rauque de Bryan Adams remplit la pièce. Lui-même n’appréciait pas beaucoup la musique, mais elle aimait le chanteur canadien et il tenait compte de ses goûts. S’il devait la garder cachée, au moins que rien ne lui manque. Comme d’habitude, elle ne dit rien. Elle ne lui parlait pas, ne répondait jamais à ses questions mais cela ne le dérangeait pas. Il poussa de côté le paravent qui partageait discrètement la pièce en deux. Elle était allongée, silencieuse et belle sur le lit étroit, les mains croisées sur la poitrine, la longue chevelure s’élargissant comme un noir éventail autour de sa tête. À côté du lit étaient posées ses chaussures, sur la table de nuit un bouquet de lilas blanc se fanait dans un vase de verre.

— Hello, Blanche-neige, dit-il à voix basse.

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