Entre une saison de guidage pleine depuis mars et une fin d'année qui se prévoyait intense côté scène, octobre dernier offrait une mince fenêtre d'escapade possible. J'ai réussi à dégager une grosse semaine avec l'objectif de partir sept jours pleins, mes premières vacances depuis les quelques jours passés à Saint-Malo en février dernier. 

Partant en solo, j'avais toute latitude pour choisir où séjourner : je voulais la mer, des températures automnales clémentes, des monuments, des musées, et si possible, pouvoir pratiquer mon italien balbutiant. Plusieurs destinations me faisaient de l'œil depuis longtemps, mais aucune ne remplissait tous ces critères à la fois.

Et puis un jour, après avoir lu un article sur Pompéi, prise d'un doute quand à la localisation exacte de la cité, j'ai consulté une carte et aperçu du coin de l'œil le nom de Naples. L'idée s'est alors imposée comme une évidence : la cité napolitaine cochait toute les cases ! 

Et je ne regrette pas du tout ce choix : j'ai passé un excellent séjour à la découverte d'une histoire riche et d'une ville animée, mangé plus que de raison, et bu beaucoup trop de café. En somme : de chouettes vacances ! 

 

SOMMAIRE

Aller à Naples Monuments et musées
S'y déplacer (transports en commun) Se promener
Pass culturel Adresses testées et approuvées

 

Transports

Aller à Naples

En train :

J'ai toujours aimé les voyages en train : pour moi, il s'agit d'un temps suspendu, presque méditatif, où il n'y a rien d'autre à faire qu'à s'asseoir, profiter du trajet et admirer le paysage. C'est donc le premier moyen de transport que j'avais envisagé. 

Tous les trajets depuis Paris comportent au moins un changement, en général à Milan. L'itinéraire le plus court dure environ 13h mais la plupart avoisinent les 15-20h avec deux changements. Attention également à bien choisir un train qui vous dépose à Napoli Centrale. En effet, la nouvelle gare TGV de Naples - Afragola -  est à l'extérieur de la ville, bien plus éloignée du centre que l'aéroport par exemple. 

Cette solution m'étant apparue à la fois trop complexe et trop longue en regard du temps à ma disposition, mais également beaucoup plus chère que l'avion, j'y ai finalement renoncé. Mais si faire ce voyage en train vous intéresse, vous pouvez consulter le site de la SNCF, mais également de Trenitalia - son pendant transalpin - pour y comparer les trajets et tarifs. 

 

En avion :

Je ne suis pas une grande fan de l'avion - pour tout un tas de raisons - mais après avoir comparé les vols et les trains, c'est finalement par la voie des airs que j'ai choisi de me rendre à Naples. En raison du temps de trajet tout d'abord : moins de 2h30 de vol. Même en comptant le déplacement vers l'aéroport et les deux heures d'avance avant embarquement, on est encore bien en deçà des minimum 13h du train. Ensuite, j'ai trouvé un vol aller-retour deux fois moins onéreux que n'importe lequel des trains que j'ai consultés, qui plus est directement chez Air France, bagage en cabine inclus. Total de l'opération : 126€. 

Qui plus est, à l'arrivée à Naples si la chance est de votre côté - et l'horaire adéquat,  vous pourrez découvrir le Vésuve émergeant de la brume matinale. 

L'aéroport de Naples est quasiment en pleine ville, mais n'y est pour le moment relié par aucun métro (le projet est toutefois en cours). Pour rejoindre le centre, vous pourrez donc prendre : 

  • la navette Alibus : l'option que j'ai choisie. Pour un tarif unique de 5€ - ticket disponible en avance ou sur place auprès du chauffeur - cette navette vous dépose à Piazza Garibaldi (gare centrale), Piazza del Municipio (Hôtel de ville), ou aux embarcadères du port (Molo Beverello ou Porta di Massa). De là, si votre logement est en centre-ville, vous pourrez soit vous y rendre à pied, soit reprendre les transports en commun (cf partie dédiée
  • un taxi : tarifs fixes vers différents lieux du centre-ville entre 18 et 21€ sans compter les supplément. Pensez à bien demander le tarif fixe en entrant dans le taxi ! Liste officielle des tarifs et suppléments.
  • Le bus classique - ligne 3S: (cf partie "transports en commun"), a priori plus long et moins pratique que la navette, surtout avec des bagages, mais aussi moins coûteux (1,20€) 

 

Se déplacer 

Si vous logez dans le centre historique, beaucoup de lieux sont accessibles à pied. Toutefois, si vous souhaitez visiter plus largement la ville et vous aventurer aussi bien sur les différentes collines qu'en bord de mer, sachez que Naples est dotée d'une régie de transports en commun nommée ANM (Azienda Napoletana Mobilità) qui regroupe les services de métro, bus et funiculaire. 

Le plus simple pour préparer vos itinéraires une fois sur place est de télécharger l'application Gira Napoli (pour la ville de Naples seule) ou UnicoCampania pour Naples et l'ensemble de la région. De mon côté, j'ai opté pour la seconde afin de me rendre notamment sur le site archéologique de Pompéi

Différents tickets sont disponibles selon le type de trajet - simple / avec changement / quotidien - et sont valides aussi bien sur métro et bus que sur les funiculaires. Vous les trouverez à la vente chez certains marchands de journaux (cherchez le logo ANM) ou aux guichets dans les stations de métro. Attention, il n'y a plus de vente de tickets directement dans les bus. Il est possible, dans ce cas, de les acheter directement via les applications citées ci-dessus ou par sms, mais je n'ai pas réussi à le faire durant mon séjour. 

Prendre le métro n'est pas plus difficile qu'ailleurs. Comme à Paris il vous faudra surtout identifier le numéro de la ligne et le terminus pour savoir quelle direction prendre. En revanche, comptez un métro seulement toutes les 6 à 15 minutes. 

Pour le bus, c'est un peu plus compliqué car je n'ai par exemple pas réussi à mettre la main sur un plan de lignes. L'application UnicoCampania vous fournit des itinéraires, mais la précision sur l'emplacement des arrêts laisse parfois à désirer. C'est tout à fait faisable mais pas vraiment intuitif. N'hésitez pas à prévoir large côté temps de trajet et à demander confirmation de votre arrêt au chauffeur en entrant dans le bus. 

Enfin, si vous comptez explorer des sites à l'extérieur de Naples - Pompéi, Palais de Caserte, Sorrento - la plupart des départs en train se font de la gare centrale, Piazza Garibaldi. Pour Pompéi et Herculanum suivez les panneaux qui indiquent  "Circumvesuviana" - littéralement "qui fait le tour du Vésuve" afin de trouver les guichets correspondants. Attention, les billets sont différents de ceux des lignes de trains classiques.   

Pass culturels

Il existe à Naples des pass culturels sur lesquels il est intéressant de se pencher si êtes d'humeur à visiter sites archéologiques et musées. Ils sont regroupés sous le nom d'artecard

Il existe plusieurs offres de durées différentes - 3 ou 7 jours - valables soit pour la ville de Naples seule, soit pour la région Campanie. Certaines incluent également les transports en commun. 

Concrètement, une fois achetée, la carte donne accès gratuitement à un nombre défini de musées dans une liste donnée. Par exemple 3 musées au choix sur la liste pour 3 jours de validité.

Et si vous avez épuisé vos entrées et qu'il vous reste du temps avant l'expiration de la carte, la présenter vous donnera encore accès à un tarif réduit - en général 30 à 50% - pendant toute la validité restante de la carte. 

De mon côté, j'ai acheté la carte directement depuis l'application artecard. Il m'a suffi de scanner un QR code à chaque passage dans un musée adhérent à l'offre. L'application est plutôt bien conçue et intuitive : la liste des musées compris dans l'offre est claire, et mise à jour au fur et à mesure des entrées que vous utilisez. 

Alors, est-ce que c'est vraiment rentable? Tout dépend de ce que vous voulez voir. A chacun de faire ses calculs en fonction de ses envies culturelles. Par exemple, je savais par avance que je voulais voir au minimum Pompéi et le Musée archéologique, disponibles tout deux dans l'offre Campania 7 jours. L'entrée à ces musées coûte respectivement 16€ et 18€, soit 34€ au total. Le pass Campania 7 jours, quant à lui, coûte également 34€, mais pour ce prix-là, vous avez 5 visites incluses. 

Il va sans dire que pour rentabiliser au mieux la carte en question, mieux vaut commencer par les gros musées au ticket d'entrée plus onéreux, et laisser les plus modestes pour la fin, une fois les visites inclues épuisées.   

Faisons donc les comptes : avec le pass, j'ai visité le Musée archéologique, Pompéi, Herculanum, le Museo Capodimonte et les Catacombes de San Gennaro. Sans ce pass, l'ensemble de ces tickets d'entrée m'aurait coûté 68€. Et ce n'est pas tout. Ayant épuisé mes visites incluses avant l'expiration de la carte, j'ai bénéficié en tarif réduit de l'accès à Santa Maria la Nova pour 3€ (au lieu de 5€) et au complexe monumental de Santa Chiara pour 4,5€ (au lieu de 6€), soit au total, une économie de plus de 37€. Vrai bon plan culture.

Plus d'informations sur le site artecard

Monuments et Musées

Musée archéologique national

Ce musée abrite de nombreux trésors. On y trouve notamment des objets et décors provenant de Pompéi et Herculanum, les sculptures et les gemmes de la collection Farnèse, mais également des salles dédiées à la numismatique, à l'épigraphie - inscriptions gravées - ou à l'art égyptien. 

L'archéologie moderne est née à Pompéi et Herculanum : en 1738, Charles de Bourbon - futur Charles III d'Espagne - entame des fouilles. Les méthodes à l'époque sont souvent destructrices : on exhume les objets précieux, on découpe fresques et mosaïques en se souciant peu de préserver ou d'étudier leur environnement.

Pendant plus d'un siècle et demi, cette jeune discipline s'apparente davantage à une chasse au trésor qu'à une science. Ceci explique pourquoi la plupart des décors originaux de Pompéi découverts avant le XXe siècle se trouvent au Musée archéologique de Naples. Aujourd'hui, sauf problème évident de conservation, on préfèrerait maintenir autant que possible les oeuvres originales sur site. 

La collection des sculptures Farnèse occupe également une place de choix au sein du musée : Hercule, Taureau, Vénus callipyge figurent parmi ses oeuvres les plus célèbres. Les gemmes ayant appartenu à cette grande famille font la part belle aux camées, avec quelques pièces spectaculaires. 

Si vous avez l'occasion, et si la salle est ouverte - ce qui n'était pas le cas lorsque j'y suis passée - c'est dans ce musée que se trouve également la célèbre mosaïque représentant la bataille entre Alexandre le Grand et Darius. 

Il y aurait encore bien des choses à vous dire sur les beautés de ce lieu et ses collections, mais mon dernier conseil sera de ne pas rater la salle de la méridienne. Elle doit son nom au gnomon qui la parcourt - dispositif solaire permettant de matérialiser les jours des solstices et equinoxes - mais se distingue également par son imposant plafond en trompe-l'oeil. 

Musée archéologique national de Naples
Piazza Museo 18/19
80135 Napoli  

https://mann-napoli.it/

 

Pompéi  

La proximité de Pompéi a été pour moi l'un des éléments décisifs dans le choix de Naples comme destination  : je rêvais de visiter ce site depuis mon enfance. Cette ville, découverte au travers des livres, avait pour moi quelque chose de mythique. Deux ans depuis la dernière exposition sur Pompéi à Paris , il était temps que je me décide à visiter la ville en vrai !   

Depuis le XVIIIe siècle - et le début des fouilles - les ruines de Pompéi, les objets qui y ont été découverts et le décor de ses villas ont enflammé l'imagination des curieux dans toute l'Europe. Des images largement diffusées au travers de gravures, des tableaux à l'Antique, ou encore des publications des carnets des voyageurs du "Grand Tour", pour lesquels l'ascension du Vésuve était incontournable. 

Aujourd'hui, le site est accessible en transports en commun depuis la gare centrale de Naples, par la ligne circumvesuviana. Les trains du matin - pour une arrivée autour de 9h30-10h - sont souvent bondés. Comme pour la plupart des endroits très touristiques, préférez donc y accéder soit à première heure, soit sur le temps de midi pour profiter des lieux de façon plus agréable tout en ayant du temps devant vous. En effet le site est immense, et s'il est ouvert jusqu'à 19h, une bonne partie des villas n'est accessible que jusqu'à 16h. 

Pour ma part, étant arrivée sur site aux alentours de 14h,  j'ai dû faire des choix et n'ai pu tout voir. Prenant d'un coup conscience de la taille des lieux, j'ai commencé par le forum, au centre, puis décidé que je ne voulais pas manquer la Villa des Mystères, célèbre pour ses magnifiques fresques. 

Pour accéder à cette demeure de campagne, située à l'extérieur de la ville - mais toujours dans l'enceinte du site archéologique -  il faut une quinzaine de minutes de marche depuis le forum. Une promenade qui permet de découvrir, une fois les portes de la ville franchies, les tombeaux antiques s'alignant, selon la coutume romaine, le long des routes.

Une fois à la villa, je ne suis pas déçue : les fresques sont magnifiques. Seul bémol, le lieu manque de contextualisation et d'information à mon goût. Le lieu était très probablement dédié à un rite initiatique, ce qui rend - par essence - le décor complexe à déchiffrer. Heureusement, quelques pages y sont spécifiquement consacrées dans mon guide

En revenant vers le forum, je pénètre un peu au hasard dans toutes les villas ouvertes, et tombe sur la maison du faune reconnaissable à la statue qui accueille le visiteur. Je réalise, un peu plus loin que c'est ici que se trouvait - là l'origine - la mosaïque d'Alexandre et Darius que je n'avais malheureusement pas pu admirer au Musée archéologique. Une copie permet ici de la visualiser dans son contexte. 

Je réalise de villa en villa à quel point un grand nombre de décors me sont familiers, comme la mosaïque "cave canem" - "attention au chien" - bien connue des apprentis latinistes, ou encore ces colombes illustrant la couverture d'un roman, une fresque ou une autre, vue dans des livres d'histoire. C'est dire si les images provenant de Pompéi font partie de l'imaginaire culturel collectif. 

Après plus de deux heures à arpenter les ruelles de Pompéi, la fatigue se faisant sentir, je renonce à rejoindre la partie est du site et décide de me concentrer sur le quartier sud. À défaut de voir l'amphithéâtre et la grande palestre, je décide d'opter pour le grand théâtre, plus modeste - enfin modeste... tout est relatif ! - avant de me diriger vers la sortie. 

J'ai été très contente de voir de mes propres yeux cette cité mythique, avec cependant la conscience de l'avoir survolée, faute de préparation et de temps. Ce qui m'a frappé, c'est autant la beauté des décors que l'impression que le temps s'est arrêté. Ce n'est pas simplement un édifice où l'on pourrait imaginer les habitants fortunés déambuler, mais une ville entière, avec ses belles demeures - bien sûr - mais aussi, plus ordinairement, ses échoppes, son marché, ses lieux de restauration, de divertissement et de plaisirs, comme pour nous rappeler sans cesse que la mort a frappé sans distinction de classe. Il y a quelque chose d'universel ici,  entre raffinement, tragique et trivial. C'est peut-être pour cela que Pompéi fascine encore et toujours. 

Quelques informations supplémentaires :

  • Pompéi ne semble plus distribuer de plan papier du site :  vous pourrez donc télécharger ledit plan sur votre smartphone à l'entrée via un QR code. Attention donc à la batterie du téléphone !  

  • Vérifiez bien à l'entrée quelles villas sont accessibles le jour où vous y allez - il y a rotation dans les ouvertures - j'ai constaté que les informations du plan téléchargeable en ligne ne sont pas exactement à jour...

  • Vous pouvez contracter les services d'un guide à l'entrée du site de 9h à 14h - je prêche pour ma paroisse, mais j'en suis convaincue -  cela reste souvent la meilleure façon de découvrir un site. 

  • Si vous préférez visiter par vous-même, il existe une nouvelle application officielle : MyPompeii 

 

Site officiel 

http://pompeiisites.org/

 

Herculanum

Moins connu que Pompéi, Herculanum est pourtant un site tout aussi intéressant, et à bien des égards, mieux conservé. La différence, c'est que la première a été ensevelie sous les cendres, la seconde sous la boue. Concrètement, à Pompéi, les toits se sont effondrés sous le poids des cendres brûlantes, et tout ce qui était combustible a disparu. A Herculanum, c'est une coulée de boue brûlante qui a inondé la ville, engloutissant les bâtiments avant de se solidifier. Cela explique pourquoi la ville est globalement mieux conservée, mais également pourquoi on y a retrouvé de nombreux éléments de bois - noircis par la chaleur - mais encore préservés. 

On accède à Herculanum depuis Naples par la ligne circumvesuviana, suivie d'une dizaine de minutes de marche. Les trains autour de 9h sont bondés, mais la plupart des usagers poursuivant leur route jusqu'à Pompéi, vous serez plus tranquille une fois descendus. 

Pour comprendre Herculanum, j'ai choisi de faire appel à une consœur guide : Antonella. Le site étant moins connu des touristes et plus petit, j'estimais qu'il offrait des conditions de visites plus propices à se laisser guider sereinement, tout en mettant à l'épreuve ma compréhension de l'italien.

La visite commence en hauteur avec une vue d'ensemble sur le site : ensevelie sous 10 à 20m de boue lors de l'éruption, la cité antique d'Herculanum se trouve désormais en contrebas. Antonella me précise qu'on ne pourra probablement jamais mettre à jour le reste de la cité : la ville moderne a été construite au dessus, solidement assise sur la coulée de boue. 

Avant l'éruption de 79, Herculanum se trouvait en bord de mer et le visiteur est invité à pénétrer sur le site en commençant par le port. Dans les hangars à bateau qui longeaient les quais, les fouilles ont mis au jour presque trois cents squelettes. 

Leur étude a permis d'appendre qu'il s'agissait essentiellement de personnes âgées, des femmes et d'enfants, morts d'asphyxie. Ils se sont probablement réfugiés là lorsque l'éruption a débuté, en espérant des secours venus de la mer.

Deux temples, des thermes extra-urbains, une place dédiée à Marcus Nonius Balbus - sénateur bienfaiteur de la ville - et nous voici passant la porte de la ville à proprement parler. Comme à Pompéi, on retrouve des habitations luxueuses dotées de jardins, à ceci près qu'ici, les terrasses donnaient sur la mer.

Mosaïques, sculptures et fresques coûteuses - les plus chères étant celles à fond noir - témoignent d'un raffinement et d'une richesse indéniable, comme dans la maison des cerfs

On peut également découvrir quelques beaux exemples de nymphées. Il s'agit d'une cour dotée de jeux d'eaux, de fontaines, probablement la pièce la plus fraîche de la maison en été. Elle pouvait être richement décorée de mosaïques et de fresques évoquant les thèmes du jardin et de l'eau. Mon nymphée préféré a été sans conteste celui de la Maison de Neptune et Amphitrite à laquelle il a donné son nom. 

Dans la maison du relief de Télèphe, Antonella attire mon attention sur un dégradé d'ocres allant du jaune au fameux rouge dit pompéien. Elle précise : pendant longtemps on a cru que le rouge pompéien avait été créé comme couleur. En réalité on sait maintenant que beaucoup de murs étaient jaune ocre à l'origine, et que c'est la chaleur dégagée lors de la catastrophe qui en a altéré la teinte. 

Ne manquez pas la maison de la partition en bois - au sens de cloison - occasion d'admirer un rare exemplaire de grande dimension d'ouvrage en bois ayant survécu à l'éruption. Ouverts ou fermés selon les occasions, ces panneaux pouvaient offrir plus de discrétion pour discuter affaires.  

En se dirigeant vers la palestre - espace de réunion et d'éducation, notamment sportive, des jeunes hommes - un autre détail impressionne. Seule une partie des lieux a été dégagée, et l'on peut y observer la façon dont on fouillait à l'origine les lieux, non en dégageant l'ensemble, mais en creusant des tunnels horizontaux à la recherche de trésors. L'occasion d'imaginer les conditions d'un travail si éprouvant qu'on l'a tout d'abord confié à des forçats. 

Alors, mieux vaut-il voir Pompéi ou Herculanum ? Bien sûr, le mieux si le cœur vous en dit, est de voir les deux. C'est même faisable dans la même journée - un peu marathon - mais cela vous évite de reprendre le train un autre jour.

Mais si l'on veut choisir :

  • Pompéi est la cité mythique, avec les décors les plus célèbres et on y trouve encore des monuments de grande dimension. C'est sans doute, spontanément, la plus impressionnante. Mais c'est également un site très fréquenté, les ruelles finissent par se ressembler toutes, et la surface à couvrir est grande. 

  • Herculanum est davantage à échelle humaine, le site est mieux conservé, et possède du point de vue des demeures, des caractéristiques similaires à Pompéi. Il est beaucoup moins grand, et attire également moins de visiteurs, ce qui en fait un lieu selon moi plus agréable à visiter en famille par exemple. En deux heures, vous pouvez, sans courir, en voir la plus grande partie. 

 

Site archéologique d'Herculanum 
Corso Resina, 187
80056 Herculanum  

https://ercolano.beniculturali.it/

 

Museo di Capodimonte 

Musée d'Art, le museo di capodimonte se trouve - comme son nom l'indique - en haut d'une colline et surplombe la ville de Naples. Il abrite les peintures et sculptures Farnèse - sauf les antiques et les gemmes, conservés au Musée archéologique national - qui ont constitué la base de ses collections. 

La chronologie est ici très large, puisqu'elle s'étend du Moyen Âge à l'art contemporain. On y retrouve des grands noms comme le Titien, Raphaël, le Caravage, Brueghel ou encore Warhol. 

Outre les collections de peintures et sculptures, on pourra également citer la "galerie des choses rares" présentant de nombreux objets dans des matériaux insolites ou curiosités. Le musée abrite également une série de salons royaux dont le clou est assurément le salone delle feste avec ses peintures délicates et ses lustres majestueux. 

 

 

Museo e real bosco di Capodimonte 
Via Miano, 2
80131, Naples  

https://capodimonte.cultura.gov.it/

 

 

Catacombes de San Gennaro

Je fais régulièrement visiter les catacombes de Paris, mais ce ne sont pas à proprement parler des catacombes, c'est à dire un lieu d'inhumation souterrain. Les os qui s'y trouvent aujourd'hui ont été déposés bien après la mort des individus en question, lorsqu'on a vidé les anciens cimetières parisiens à la fin du XVIIIe et au XIXe siècles. Les ossements ont été transféré dans les anciennes carrières de Paris avant d'être agencés tout spécialement pour la visite. 

Les catacombes de San Gennaro - Saint Janvier - à Naples, sont, quant à elles, des catacombes au sens propre du terme, et c'est principalement pour cette raison que j'étais curieuse de les visiter. Pour leur histoire particulière, mais également pour voir à quoi de "vraies" catacombes ressemblaient. 

La visite libre n'étant pas autorisée, les visiteurs sont répartis en groupes accompagnés d'un guide - service compris dans le ticket d'entrée - qui commente en anglais ou en italien. Il est possible de réserver son créneau en avance via le site Internet des catacombes, ou au guichet , s'il reste des places. 

J'ai pris mon ticket avec mon pass, et à l'heure prévue, le groupe descend une volée de marches. Le guide ouvre alors une porte fermée à clef. En passant de la lumière de l'après-midi napolitain à la fraîcheur et l'ombre de ce cimetière souterrain, j'ai l'impression de pénétrer dans un lieu secret et, à l'exception de mon groupe, désert.

Le lieu n'est pas évident à déchiffrer sans être un peu connaisseur : une bonne raison pour le site d'imposer un guide, qui permet de montrer les points d'intérêt et d'éviter, en définitive, que certaines personnes ressortent déçues, faute d'avoir pu comprendre les lieux.  

Les catacombes de San Gennaro sont utilisées comme lieu de sépulture depuis le IIIe siècle. Les galeries disposées sur plusieurs niveaux abritent des tombes creusées dans la roche. Les plus belles sont celles dotées d'une niche semi-circulaire - dite "arcosolium" - et décorées de peintures. 

J'ai beaucoup apprécié cette visite, qui plus est avec un confrère fort intéressant, qui m'a permis de découvrir ce lieu atypique. Et si le coeur vous en dit, le billet pour les catacombes de Saint Gennaro est jumelé avec celui des catacombes de San Gaudioso, quelques centaines de mètres plus bas : sur présentation du ticket de l'un des deux sites, vous pourrez visiter gratuitement le second. 

 

Catacombes de San Gennaro 
Via Capodimonte, 13  
80100 Naples  

https://catacombedinapoli.it/it/

 

Complexe monumental Santa Maria La Nova 

En cherchant mon chemin dans les ruelles de Naples, je suis tombée sur une épingle google maps indiquant "tombe de Dracula".

Intriguée et dubitative, imaginant peut-être l'existence d'une légende autour d'un vampire napolitain, je clique sur ladite épingle, creuse un peu et découvre qu'en réalité, la théorie de la présence de la tombe de Dracula à Naples est défendue par des chercheurs depuis 2014. 

C'est dans le cloître de Santa Maria la Nova que se trouve la tombe de Matteo Ferrillo, où serait également enterré Vlad III dit Tepes, alias Dracula. Cette hypothèse repose essentiellement sur le mariage d'une possible fille de Dracula avec un membre de la famille Ferrillo ainsi que sur une série de symboles sculptés ici dans la pierre.

Lorsque j'ai visité les lieux, une vidéo explicative, projetée dans la sacristie, présentait les principaux arguments en faveur de cette théorie, qui n'est bien entendu pas sans contradicteurs. 

L'église elle-même est superbe, avec un remarquable plafond à caissons en bois doré du XVIe siècle, ainsi qu'une série de chapelles toutes plus belles les unes que les autres. 

Le complexe abrite également depuis une vingtaine d'années un musée d'Art religieux contemporain. 

Complesso monumentale Santa Maria la Nova  
Piazza S. Maria la Nova, 44 
80134 Naples  

https://santamarialanova.com/

 

Teatro San Carlo

Quand je pars en voyage dans un endroit doté d'une salle d'opéra célèbre, j'essaye d'aller y voir quelque chose lorsque c'est possible. À Milan, c'était la Scala, à Venise, la Fenice, à Naples, il s'agit du Teatro San Carlo. Las ! Aucun spectacle ne s'y donnait pendant la semaine de mon séjour ! Résolue à voir la salle, j'ai donc opté pour une visite simple. 

Aucun visiteur n'étant autorisé à déambuler librement, la visite se fait obligatoirement en groupe, avec un guide, pour un tarif de 9€ par personne. Vous trouverez les horaires de visite sur le site du théâtre, mais aucune réservation ne se fait en ligne. Présentez-vous à l'accueil du Teatro San Carlo pour réserver votre créneau. 

Le Teatro San Carlo est l'opéra le plus vieux d'Europe, construit en 1737 par le roi Charles III de Bourbon - celui qui a commencé les fouilles à Pompéi - désireux de doter Naples d'une salle à la mesure de son pouvoir royal. C'est 41 ans avant la Scala de Milan, et plus d'un demi-siècle avant la Fenice de Venise. 

La visite guidée dure un peu moins d'une heure, et emmène le visiteur à la découverte des secrets de la grande salle, mais aussi de la loge royale, dont on peut par exemple voir les occupants de chaque autre loge grâce à des miroirs judicieusement placés. le parcours s'achève dans le foyer, espace partagé avec le Palais royal contigu, et, juste avant la sortie,  la possibilité de prendre un verre au bar de . L'histoire, le décor, il y a toujours pour moi quelque chose de magique à visiter un lieu pareil. Il ne m'y a manqué que l'émotion de la musique, mais ça sera peut-être pour une procaine fois ! 

 

Teatro San Carlo 
Via San Carlo, 98 
80132 Naples   

https://www.teatrosancarlo.it/ 

 

Cappella Sansevero

C'est une amie qui m'avait conseillé - merci Isa C -  lorsque j'avais évoqué mon voyage à Naples, d'aller voir le Cristo velato. Cette sculpture représente un Christ recouvert d'un fin voile si fin qu'il laisse deviner le reste du corps. Le tout, en marbre. Une prouesse technique, et un chef-d'oeuvre incontestable.

Et pour le découvrir, il faut se rendre à la chapelle Sansevero, un petit bijou baroque. Un lieu où il est formellement interdit de prendre des photographies. C'est un peu frustrant, mais quelque part, cela entretient le mystère. 

J'avais réservé mon ticket avec horaire quelques semaines avant mon départ, avec un supplément audioguide : pour profiter pleinement d'un lieu aux dimensions relativement modestes, mieux vaut avoir quelques explications.

Le jour J, j'arrive à la chapelle quelques minutes avant l'heure dire. Une file d'attente longe le bâtiment. Une plaque en latin, deux crânes couronnés : de l'extérieur, seuls quelques détails laissent supposer l'existence derrière ce mur de quelque chose de spécial. 

La file d'attente est courte : une fois l'heure sonnée, les visiteurs déjà munis de tickets entrent rapidement. En posant le pied dans la chapelle, je mesure à quel point le lieu est exceptionnel : une vingtaine de sculptures et monuments ornent ses murs, le plafond en trompe-l'œil semble s'ouvrir sur les cieux, et juste devant l'autel, gît le fameux Cristo velato

La conception du décor de la capella Sansevero est l'oeuvre de Raimondo di Sangro, septième Prince de Sansevero, l'une des personnalités les plus brillantes du siècle des Lumières en Italie, à la fois inventeur, écrivain, militaire, mais aussi alchimiste, avec une réputation sulfureuse qui lui valut d'être temporairement excommunié.

Ici, il développe un programme décoratif baroque dédié à sa famille et faisant référence à la franc-maçonnerie. Pour cela, il fait appel à des artistes talentueux, parmi lesquels Giuseppe Sanmartino, qui a réalisé le fameux Cristo velato. Une statue si spectaculaire que pendant longtemps, une légende a couru : le voile recouvrant la statue n'aurait pas été sculpté dans la pierre, mais un véritable tissu transformé en marbre grâce à un processus chimique ou alchimique. Des analyses scientifiques ont depuis tordu le cou à cette rumeur, mais elle fut tenace. 

En descendant dans la crypte - dernière étape de notre voyage au XVIIIe siècle - c'est une autre forme de création que l'on découvre : les modèles anatomiques commandées par Raimondo di Sangro. Deux squelettes, l'un d'homme, l'autre de femme, dont le système sanguin a été reconstitué avec grande précision à l'aide de tissu, bois, métal et cire. Le résultat est toutefois si détaillé, qu'il s'est chuchoté pendant plusieurs siècles que ces modèles anatomiques étaient le fruit d'expériences faites par le Prince sur deux serviteurs vivants. 

Une visite qui, avec l'audioguide, dure une quarantaine de minutes, et qui mérite vraiment le détour. 

 

Cappella San Severo 
Via Francesco de Sanctis, 19/21 
80134, Naples  

https://museosansevero.it/wp/

 

Complexe monumental de Santa Chiara

Lors de mon dernier jour à Naples, j'avais prévu de me promener dans le quartier de la colline du Vomero, pour visiter la chartreuse San Martino et le Castel Sant'Elmo.

Et puis, une panne technique ayant inopinément fait fermer la ligne de métro devant m'y amener, il m'a fallu reconsidérer le programme de la journée. Je suis donc finalement restée dans le quartier où je logeais : j'avais aperçu plusieurs fois depuis la rue une église dont les dimensions imposantes avaient piqué ma curiosité. 

Il s'agit du complexe monumental de Santa Chiara. Il comprend l'église que j'ai aperçu de l'extérieur, mais aussi un cloître et un jardin créé pour les sœurs clarisses. L'ensemble, décoré de fresques et de majoliques - un type de faïence italienne - offre une parenthèse de calme bienvenue au beau milieu du tumulte de la ville.

Sur le site du couvent, des fouilles archéologiques ont mis au jour les vestiges de thermes romains, et un petit musée présente quelques sculptures, objets liturgiques et reliquaires.

L'église telle que l'on peut la visiter aujourd'hui a subi d'importantes restaurations après qu'un incendie - résultat de bombardements en 1943 - en ait détruit le toit rococo et les fresques médiévales. Aujourd'hui, de l'architecture originelle, il ne reste quasiment que les arches gothiques. 

Santa Chiara est aussi un lieu de sépulture pour les rois de Naples et de Sicile, et abrite notamment la dépouille de Marie-Christine de Savoie, dite "la Reine Sainte", béatifiée en 2014. 

 

Complesso monumentale di Santa Chiara 
Via Santa Chiara, 49C 
80134 Naples  

https://www.monasterodisantachiara.it/

 

Se promener

Guide papier 

Dès lors qu'il s'agit de visiter un lieu, je suis encore une inconditionnelle du papier, que je peux feuilleter en préparant mon voyage, ou sur place, sans me soucier de la luminosité ou du niveau de batterie de mon téléphone. Aussi, deux guides m'ont été de fidèles compagnons de voyages.

Naples et Pompéi - Collection encyclopédie du voyage de Gallimard 

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Ce guide est celui que j'ai emporté avec moi. Le premier tiers de l'ouvrage évoque la géographie, l'histoire de la région, mais également donne au visiteur curieux des éléments de compréhension de la culture, langue et gastronomie napolitaines, ainsi que la représentation de la ville dans le cinéma et la littérature.

La seconde partie propose 8 circuits de visite dans les différents quartiers de la ville, avec focus sur les monuments les plus emblématiques. Enfin, il propose une dizaine d'autres visites hors de la ville - Caserte, Pompéi, La côte Amalfitaine - ou sur les îles du golfe comme Capri, Ischia ou Procida. 

 

Naples, Pompéi et les îles - Le Routard

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J'ai utilisé ce guide, prêté par une amie - merci Isa C -  pour préparer ma visite côté bonnes adresses. Je savais qu'une fois sur place, je compterais sur les recommandations locales - et sur la chance - pour trouver des endroits intéressants où grignoter, mais partir avec quelques lieux déjà identifiés ne fait pas de mal. 

Et si je n'ai pas toujours été d'accord avec tous les avis de ce routard, il faut avouer que souvent, il m'a permis de trouver des endroits que je n'aurai pas déniché autrement. 

Prenons par exemple le centre monumental

De nombreux édifices attestent ici le la présence des lieux de pouvoir - et des différentes nations qui se sont disputé Naples. Prenez par exemple le Castel Nuovo, construit par les rois d'Aragon au XIVe siècle.

Cet impressionnant bâtiment doit son surnom de maschio angioino - "donjon angevin" - à son édification sur les ruines d'une forteresse plus ancienne datant de l'époque où la maison d'Anjou-Sicile - issue de l'un des frères de Saint-Louis - régnait sur la région. Il se visite, mais il vaut mieux réserver son créneau à l'avance si vous ne voulez pas, comme moi, rester à la porte. 

A deux pas de là, se trouvent le palais royal et la piazza del plebiscito avec sa majestueuse colonnade en arc de cercle, témoignage monumental de l'époque des rois Bourbons. Le Palais se visite - je n'ai pour ma part pas trouvé le temps de le caser dans mon agenda - et a conservé des appartements royaux paraît-il remarquables. 

Mais le clou du spectacle dans ce quartier, c'est probablement la Galleria Umberto I. Moins célèbre que sa consoeur milanaise - Galleria Vittorio Emmanuelle II cf article escapade à Milan - dont elle est inspirée, elle est encore plus spectaculaire. Ses voûtes de verre s'élèvent à 34 mètres avec une coupole à 57 mètres - contre 21 mètres de voûtes et 47 mètres sous coupole à Milan. 

Un endroit lumineux - très chic et très couru -  où il est agréable de se promener, de préférence en dehors des heures de grande affluence. 

En descendant vers la mer, si l'on veut se promener un peu plus, se trouve ensuite la via Nazario Sauro. Cette rue fut construite sur un remblai : après la vague de choléra de 1884 plusieurs quartiers jugés insalubres furent détruits et les gravats amenés ici. Depuis, de luxueux édifices y ont été construits. La promenade rappelle Cannes, mais la vue sur le Vésuve, de l'autre côté du port, ne trompe pas. 

En poursuivant son chemin, on tombe sur l'imposant Castel dell'Ovo - littéralement Château de l'Oeuf. 

Cette forteresse doit son nom curieux à une légende aux multiples versions : on raconte qu'un oeuf magique - peut-être même celui de la sirène Parténope qui a donné son nom à la Naples grecque des origines - y aurait été caché par le poète Virgile. S'il venait à être cassé, ou découvert, le château s'effondrerait et la ville entière serait détruite. 

 Ce château se visite mais je ne pourrai vous en dire davantage, car je n'en ai pas eu le temps : il y a tellement de choses à admirer, et jamais assez de temps dans un séjour pour les voir toutes ! 

 

Procida 

Pour une journée tranquille au bord de l'eau, j'ai choisi la plus petite des îles au large de Naples : Procida. Moins courue que ses grandes soeurs Ischia et Capri, elle est plus calme, et tout aussi charmante. 

On y accède soit en ferry, soit en hydroptère, et l'aller-retour peut se faire dans la journée.

Si c'est la plage que vous souhaitez, le plus simple est de prendre le bus en arrivant au port pour aller sur l'une des six plages de l'île.

Si vous êtes d'humeur promenade, vous pouvez également vous y rendre à pied au milieu des maisons colorées. Attention toutefois, si les distances ne sont pas très grandes à vol d'oiseau, le dénivelé n'est pas de tout repos, comme je l'ai appris à mes dépends. Mais n'en regrette rien ! 

En traversant l'île, vous arriverez à Marina di Corricella, le port de pêche. Maisons colorées, vue sur le palazzo d'Avalos dominant la mer, le lieu a tout d'une carte postale : on y goûte un calme reposant, loin de l'animation des rues napolitaines. 

A Procida, j'ai aussi trouvé quelques bonnes adresses, que je vous livre à la toute fin de cet article

Adresses testées et approuvées

Scaturchio

Vous le savez peut-être - surtout si vous me suivez sur les réseaux sociaux, mais je suis un bec sucré. Un de mes grands plaisirs est d'essayer de nouveaux salons de thé/cafés et plus encore en vacances. 

Scaturchio se trouve sur la belle place San Domenico maggiore. La pâtisserie est assez petite, mais juste en face, sur les pavés de la place, se trouvent quelques parasols sous lesquels il est possible de s'attabler pour commander et consommer - moyennant quelques euros supplémentaires - toutes les douceurs de la boutique.  L'offre est alléchante : une quinzaine de spécialités s'étire sur la carte - sfoliatella, capresina, babà -  photos à l'appui. 

Pour mon premier jour à Naples, je choisis une coda d'aragosta - littéralement une queue de langouste - pâtisserie feuilletée fourrée à la crème qui doit son nom à sa forme allongée. Elle est disponible en version crème pâtissière nature ou chocolat. J'opte pour la version chocolat, moins par désir réel que par un automatisme doublé d'un sursaut d'orgueil : le serveur en entendant mon italien bancal s'est empressé de me répondre en anglais. Ne retrouvant pas rapidement le mot italien pour la crème, je réplique un "ciocolatto" plus simple à retrouver dans une tentative maladroite de sauver la face. 

J'accompagne cette douceur d'un caffè nocciola spécialité relativement récente de la région - inventée dans les années 90 - qui associe à l'expresso une cuillère de crème de noisette ou de mousse de noisette selon les recettes. Deux petites gorgées de concentré d'arômes qui valent le détour.

Côté prix, comptez entre 2€ et 3,5€ pour une pâtisserie à emporter, entre 3€ et 5€ si vous consommez sur place, et entre 2€ et 4€ sur place pour les différents cafés. C'est relativement cher pour Naples, mais si vous êtes davantage habitués à des prix parisiens, voici un goûter en terrasse qui vous semblera d'un rapport qualité-prix-emplacement imbattable ! 

 

Scaturchio
Piazza San Domenico Maggiore, 19 
80134 Naples

https://scaturchio.it/

Trattoria Enoteca Campagnola  

Un de mes grands plaisirs en vacances, c'est la friture de poissons / fruits de mer. Cela remonte à la partie de mon enfance passée en Espagne. En rentrant vivre en France, impossible d'y retrouver les calamars frits que j'aimais tant. Dès lors, j'ai rarement raté une occasion de déguster de la friture de produits de la mer frais quand elle s'est présentée. 

Pour mon premier déjeuner napolitain c'est donc par cela que je voulais commencer, histoire de vraiment me sentir en vacances. 

Slalomant entre les restaurants de la très touristique via del tribunali, prenant la poudre d'escampette dès lors qu'un serveur tentait de m'appâter - on les connait, ces restaurants où les serveurs hèlent les passants, c'est souvent mauvais signe - j'avise une petite enseigne sur ma gauche : Trattoria Enoteca Campagnola. Pas de serveur en embuscade sur le pas de la porte, quelques clients attablés, une grande ardoise dans le fond de la salle avec le menu. Le lieu m'inspire confiance. 

La carte comporte une douzaine de plats de résistance seulement, et je demande conseil - ce qu'il y a comme friture -  le serveur me conseille la paranza, qui est, me précise-t-il, "une friture de poissons du golfe". Partons sur ça ! Dans ma tête, je pense petite friture mixte avec par exemple des calamars et des anchois, qui figurent également à la carte.

Quand le plat arrive, je suis un peu surprise - mais agréablement - car ce sont des poissons de taille plus respectable qui me sont servis. Cela me semble bien meilleur que ce que j'escomptais au départ ! Après enquête, la paranza du jour est composée de petits cabillauds, mulets, et rougets. Simple, frais, bon, efficace. 

Le service est sympathique, mais pas pressé - rien d'anormal en Italie - et on préfère le liquide plutôt que la carte bleue, ce qui est le cas dans de nombreux endroits où je suis allée à Naples. 

 

Trattoria Enoteca Campagnola 
Via dei Tribunali, 47 
80138 Naples  

 

Espresso Napoletano Store 

Le café, en Italie, c'est une institution. Et partout, il est bon. Même dans ces minuscules cafés, installés à tous les coins de rue, avec deux chaises en plastique en guise de terrasse, vous trouverez un expresso bien meilleur que dans nombre d'élégants cafés parisiens. Un breuvage condensé - une ou deux gorgées seulement - avec une saveur intense et à peine d'amertume. 

L'expresso Napoletano Store n'est pas spécialement connu, et fait un café aussi bon qu'ailleurs, mais ce qui a attiré mon attention, c'est son emplacement. En effet, l'établissement possède une terrasse sous les arcades face au Musée archéologique, mais également quelques chaises, plus discrètes, dans la Galleria Principe di Napoli, à l'abri de la circulation. Pour accéder au comptoir depuis la galerie, il faut même passer par la porte arrière au travers d'un couloir étroit qui vous donne l'impression d'avoir par mégarde pénétré chez quelqu'un. 

Après avoir commandé, installez-vous à l'une des tables dans la galerie, un peu à l'écart de l'agitation de la rue, presque au calme. Ce café propose également des panini et quelques snacks, auxquels je n'ai pas goûté, et sur lesquels je n'ai donc aucun avis. 

M'étant installée un peu avant 10h, j'ai simplement opté pour un cappuccino. Un choix calculé : passée cette heure, les Italiens n'en consomment habituellement plus, cette boisson étant réservée exclusivement au petit déjeuner. Les seuls qui en commandent tout au long de la journée... ce sont les touristes ! 

Côté prix, un cappuccino sur une aussi belle terrasse pour 2,50€, on aurait tort de s'en priver. 

 

Espresso napoletano store 
Galleria Principe di Napoli  
80135 Naples  

https://www.facebook.com

 

Sottocoperta - Taverna Di Mare 

Un soir, je cherchais dans le quartier où je logeais un lieu pour dîner, avec une envie de poisson. Un peu par hasard, je suis tombée sur Sottocoperta, alors que la serveuse ouvrait à peine et sortait l'ardoise. Une ardoise courte, mais variée, entièrement dédiée aux produits de la mer. 

La serveuse me détaille la carte, et prend le temps de répondre à toutes mes questions - avec une bienveillante patience - car en plus de mal parler italien, il y a aussi beaucoup de choses que je ne mange pas. Finalement, je choisis un classique : les spaghettis aux palourdes

Le plat est plus copieux que je ne l'imaginais - regardez la taille de mon verre en comparaison - et alors que je m'en étonne, la serveuse me répond, :"on met beaucoup d'amour dans notre cuisine, ici". Mon plat était délicieux et mon seul regret est de n'avoir pas eu assez d'appétit pour le terminer. 

Le hasard a pour une fois bien fait les choses, car Sottocoperta s'est avéré un des meilleurs restaurants de mon séjour, avec qui plus est, un service aussi patient qu'attentionné. 

Sottocoperta 
Via Vincenzo Bellini, 50/51
80138 Naples  

https://www.facebook.com/sottocopertanapoli/

 

Mastracchio 

Recommandé par le guide du Routard que j'ai consulté avant de partir, ce petit café, qui ne paye pas de mine propose une spécialité à laquelle je ne pouvais résister : le caldo freddo, littéralement "chaud-froid". Cette recette plonge une boule de glace vanille dans un expresso, et surmonte le tout d'un peu de chocolat fondu. Peut-être davantage un dessert qu'une boisson. 

Au cœur des quartiers espagnols, difficile de tomber sur cette adresse par hasard : une enseigne cassée, trois tables à l'extérieur, un zinc sur la gauche en entrant, pas de carte. Ici le client doit savoir ce qu'il vient chercher. Je commande donc un caldo freddo et m'installe dehors. 

Ma commande arrive. Je craignais un trop grand contraste entre l'expresso et la glace, mais en réalité, la glace à peine fondue amène texture et gourmandise au café, c'est divin ! Et le prix, me direz-vous ? 1,50€ - oui, j'ai cru avoir mal compris quand on me l'a annoncé -  le Paradis à prix tout doux ! 

 

Mastracchio
Vico Tofa, 4
80132 Naples  

Gambrinus 

Gambrinus est un café emblématique de Naples, de ceux fréquentés depuis plus d'un siècle et demi par écrivains, artistes et célébrités. Depuis son ouverture, en 1860, ses murs ont accueilli de nombreux consommateurs, parmi lesquels Oscar Wilde, Ernest Hemingway, ou encore l'impératrice Sissi

Les nombreuses douceurs et spécialités qu'il propose à la vente peuvent se prendre à emporter, mais j'ai décidé de profiter de l'expérience complète en m'installant dans le salon de thé. Les prix sont sensiblement plus élevés qu'ailleurs à Naples, mais - si l'on veut comparer avec des cafés parisiens du même type - c'est toujours moins que chez Angelina ou Ladurée par exemple. 

Sfogliatella, Baba, Pastiera, Torta caprese, Zeppole di San Giuseppe, on retrouve ici toute les douceurs qui font la fierté de Naples. Je choisis une sfogliatella frolla : une pâte sablée à l'italienne - qui ressemblerait plus à une pâte briochée du point de vue français - fourrée avec une crème pâtissière à la ricotta avec semoule et fruits confits. Il en existe également une version dite sfogliatella riccia, réalisée dans une pâte feuilletée. A Naples, c'est vraiment LA pâtisserie du petit déjeuner. 

Côté boisson, on retrouve les cafés classiques, et une multitude de spécialités à n'en plus savoir que choisir. J'opte pour un caffè pistacchio : un café surmonté d'une crème chantilly à la pistache dont je me souviendrai longtemps. 

On raconte que c'est au café Gambrinus que serait né la tradition du café suspendu, qui permet à un consommateur de régler un café supplémentaire qui reste "en attente" jusqu'à ce que quelqu'un qui n'a pas les moyens de s'en offrir vienne le demander. La tradition semble s'être popularisée à Naples dans les années 1950, mais le café Gambrinus affirme la pratiquer depuis son ouverture en 1860.   

Gran caffè Gambrinus 
Via Chiaia, 1  
80121 Naples  

https://grancaffegambrinus.com/

Passione di Sofì

A Naples, la street food est reine. C'est une caractéristique que la ville partage avec de nombreuses cités au passé populaire : une cuisine simple, facile à manger sur le pouce, économique et qui permet de remplir son estomac même si on n'a pas de cuisine. Cela explique par exemple pourquoi l'essor de la pizza est relativement récent dans l'histoire culinaire : pendant longtemps, cette pâte à pain recouverte d'une poignée d'ingrédients était un plat de pauvres. 

Passione di Sofì est ce que l'on appelle une friggitoria. Un terme que l'on pourrait traduire littéralement par friterie, mais qui fait référence plus largement à un établissement qui vend des spécialités à emporter, en général frites, d'où leur nom. Ici, on vend des pizza classiques, ou frites, mais ce qui m'intéressait ce jour-là, c'était surtout l'assortiment traditionnel de fritures napolitaines. Une spécialité que l'on retrouve la plupart du temps sous le terme de "cuoppo" en référence au cornet en papier dans lequel il est servi. 

Passione di Sofì ne dispose pas d'un cuoppo dédié aux fruits de mer, j'opte donc pour un cuoppo di terra, garni de croquettes de pommes de terre, d'arancini farcis au riz, de frittatine de pâtes, polenta, et boulettes de pâte à pain. C'est simple, délicieux, un brin régressif. 

Passione di Sofì 
Via Toledo, 206 
80132 Napoli  

https://www.facebook.com/passionedisofi/

Cuori di sfogliatella

La sfogliatella, c'est la spécialité du petit-déjeuner napolitain dont je vous parlais quelques lignes plus haut au caffè Gambrinus. Il s'agit, dans sa forme la plus courante - la sfogliatella riccia - d'une pâtisserie en pâte feuilletée fourrée d'une crème pâtissière à la ricotta avec semoule et fruits confits, en général des agrumes.

Or, aussi savoureuse que cette spécialité doive être, il se trouve que les agrumes confites et zestes font partie des - malheureusement trop nombreux - aliments que je n'aime pas.  J'ai donc goûté la version traditionnelle par curiosité, mais sans succès : le croustillant de la pâte est incroyable, la texture du mélange crème pâtissière à la ricotta et semoule franchement intéressante, mais les agrumes confits, je n'ai pas pu. 

Et puis, en me promenant, je suis tombée par hasard sur Cuori di sfogliatella, une boutique entièrement dédiée à cette spécialité, mais proposant de nombreuses saveurs différentes. J'ai opté pour une version pistache, heureuse de pouvoir tout de même profiter de cette douceur, quitte à tordre un peu le cou à la tradition. 

Cuori di sfogliatella 
Via Toledo 271 
80132 Naples  

https://www.cuoridisfogliatella.it/

 

 

Pescheria Acqua Pazza

En me promenant le jour de mon arrivée, j'ai découvert dans mon quartier cette petite poissonnerie qui propose, en plus du poisson frais, des cornets de friture - les fameux "cuoppi di mare" - mon péché mignon. 

 

En fonction de la taille du cornet, comptez entre 10 et 13€ pour un cuoppo de friture mixte - avec un peu de tout - crevettes, moules, calamars, anchois, et zeppoline (les beignets de pâte frite). 

Votre commande est faite avec des produits frais, à la demande. Simplicité, efficacité : tout ce que j'aime en street food ! 

 

Pescheria Acqua Pazza 
Via Domenico Capitelli, 18 
80134 Naples  

 

 

Poppella

Popella a commencé comme une boulangerie familiale, dans le quartier populaire de Rione sanità. En 2015, ils ont inventé les délicieuses pâtisseries qui ont fait leur succès : les fiocchi di neve, littéralement flocons de neige. Il s'agit de petites brioches fourrées avec un mélange de ricotta et  lait frais. En bouche, l'impression d'une chantilly à la fois légère et très crémeuse.  

J'ai découvert cette spécialité pourtant napolitaine lors de mon voyage à Venise dans la minuscule vitrine de panificio el fornareto. A l'époque, j'avais souligné une certaine absurdité à déguster à Venise une spécialité napolitaine, mais que voulez-vous, ce que gourmandise veut...

A Naples, donc, j'ai pu déguster la version originale dans une des boutiques que la maison Popella a ouvert dans le centre historique (à l'adresse indiquée ci-dessous). Le fioccho di neve original a eu tant de succès qu'ils le déclinent à présent en deux nouvelles saveurs, l'une au chocolat, l'autre à la pistache. 

Popella 
Via Santa Brigida 69/70 
80132 Naples  

https://www.pasticceriapoppella.com/

 

Dal Cavaliere (Procida)  

En débarquant à Procida en milieu de matinée, après une heure de ferry, j'avais envie d'un cappucino et d'une pâtisserie locale. Heureusement le café Dal Cavaliere - repéré dans le routard - n'était qu'à quelques minutes de là. 

Et si j'avais noté cette adresse, ce n'est pas par hasard : parmi les pâtisseries qui y sont servies, se trouve une spécialité de Procida : la lingua di bue - littéralement langue de boeuf.  

Cette pâtisserie oblongue - forme à laquelle elle doit son nom - est faite de pâte feuilletée puis remplie de crème pâtissière et saupoudrée de sucre. Gourmand, pas trop lourd, idéal en guise de petit déjeuner !

Une question reste toutefois en suspens : traditionnellement, la crème doit-elle être nature ou citron ? Lorsque je me suis attablée au café, on m'a proposé les deux saveurs. J'ai alors demandé quelle était la plus traditionnelle, et l'on m'a répondu qu'il s'agissait de celle à la crème simple. C'est donc celle-ci que j'ai choisie. Pourtant, en faisant mes recherches pour rédiger cet article, tout semble plutôt indiquer que la version traditionnelle serait celle au citron. Dans le doute... vous pouvez toujours prendre les deux ! 

 

Dal Cavaliere 
Via Roma, 42 
80079 Procida  

https://www.facebook.com/people/Bar-Dal-Cavaliere/100062965823533/

 

Caracalè (Procida)  

La Marina di Corricella est un charmant petit port de pêche sur l'île de Procida. C'est l'endroit idéal pour déguster un déjeuner au calme, avec vue sur la mer. 

Le Caracalè est un restaurant qui se trouve sur le port, un peu à l'écart. Il y a donc peu de passage, et on peut s'installer tout près de l'eau. 

Le menu est dédié aux produits de la mer, et je me laisse tenter par des tentacules de poule grillées. Le plat est bon, la vue sur le port digne d'une carte postale, et j'éprouve le sentiment rare d'être réellement en vacances. 

Caracalè 
Via Marina di Corricella, 62 
80079 Procida  

https://www.facebook.com/ristoranteprocida/

 

 

Finalmente finito !

Mes articles voyages sont toujours beaucoup trop longs pour Internet mais je tiens toujours à y inclure un maximum de choses. Je doute que quiconque le lise jusqu'au bout, mais j'espère que certains y trouveront leur bonheur en "picorant" dans la catégorie de leur choix ! 

D'ailleurs, n'hésitez pas à me donner votre avis sur l'un ou l'autres des musées, lieux ou adresses si par hasard vous en aviez découvert l'existence sur cet article ! A la prochaine ! 

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Le guide encyclopédies du voyage Gallimard pour Naples
Le guide du Routard pour Naples
Récit - le ventre de Naples
Récit de voyage - Alexandre Dumas
Récit de voyage - Stendhal
Récit de voyage - Marquis de Sade
     

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