couverture une histoire de l'art en quatre couleurs - Ben Street - éditions Hazan

De Ben Street

Aux éditions Hazan 
 
Ce livre propose une découverte inédite de l’art, à travers quatre itinéraires qui traversent l'histoire de la couleur dans la peinture occidentale entre le XIVe  siècle et le XXe  siècle  :  Bleu divin, Rouge sensuel, Vert mortel, Or étincelant,  ces quatre couleurs ont été largement utilisées dans l'art occidental.
Dans un voyage en quarante-huit tableaux, présentés sous forme de 4 dépliants insérés dans l’ouvrage, de Duccio à Rothko, cette histoire de l’art prend un sens riche et inédit, la couleur se révélant un moyen parfait d’affiner notre compréhension des œuvres.
 
 
Décidément, plus je découvre d'ouvrages des éditions Hazan, plus je suis admirative de leur façon de publier à la fois des ouvrages pointus, et des ouvrages plus accessibles, comme Pompon cherche sa maison à destination des enfants, ou encore l'ouvrage dont il est ici question, qui évoque l'histoire de la peinture au travers de la couleur.
 
Ce biais peut paraître un peu technique, de prime abord. Pourtant, il revient à la plus simple des composantes de la peinture : sa matière première, la première chose que n'importe quel spectateur va voir avant même de comprendre le sujet, l'époque ou la composition de l'oeuvre. Ce n'est pas un hasard si, lorsqu'on aborde l'art avec de  jeunes enfants, on parle beaucoup de couleur. C'est elle qui frappe spontanément à notre inconscient, et contribue pour beaucoup à cette fameuse "première impression" que l'on a lorsqu'on découvre une oeuvre. Un pouvoir évocateur que les artistes vont donc naturellement mettre en scène pour créer divers effets.
Ici, l'auteur a souhaité montrer l'usage de quatre couleurs - bleu, rouge, vert et or - dans l'histoire de l'art occidental, de la fin du Moyen-âge au XXe siècle.  Il est évident que se pencher sur une symbolique ou un usage des couleurs par un artiste revient également à s'interroger sur la manière dont son époque - et donc lui-même - voyait cette couleur. Une perception qui évolue d'une culture à l'autre, mais également avec le temps. Par exemple, l'usage d'une couleur comme le bleu revêt, à l'époque où ce pigment minéral était extrêmement onéreux, une signification spirituelle, mais s'avère également une démonstration de richesse de la part du commanditaire. Une fonction que le bleu a perdu avec l'invention des pigments synthétiques.  
 
La structure même de l'ouvrage le rend accessible aux néophytes, mais le contenu pourra également contenter les lecteurs plus connaisseurs. En effet, il ne s’appesantit pas sur la théorie, mais part d'exemples précis, qu'il explique de façon concise - une page ou deux. Le format, presque poche, le rend également facile à consulter. 

Pour chacun des quatre chapitres, douze oeuvres soigneusement choisies sont ainsi étudiées au travers de leur couleur et replacées dans leur contexte historique. Les peintures évoquées sont toutes reproduites sur les pages en forme de dépliant ce qui facilite leur observation en vis à vis de la lecture. C'est cette structure - et la concision des explications - qui rend l'ouvrage très digeste : on peut choisir de parcourir d'un trait l'ensemble du chapitre, pour avoir une vision d'ensemble de l'évolution chronologique, ou découvrir les tableaux par petites doses, deux ou trois à chaque fois.

Un livre que j'ai lu une première fois dans son ensemble et que je rouvrirai probablement à l'avenir pour parcourir, au hasard,  l'explication d'un tableau ou d'un autre. 
 
La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 5/5 
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