dame a la licorne-tracy-chevalierDe Tracy Chevalier

Désireux d'orner les murs de sa nouvelle demeure parisienne, le noble Jean Le Viste commande une série de six tapisseries à Nicolas des Innocents, miniaturiste renommé à la cour du roi de France, Charles VIII. Surpris d'avoir été choisi pour un travail si éloigné de sa spécialité, l'artiste accepte néanmoins après avoir entrevu la fille de Jean Le Viste dont il s'éprend.

 

 

 

 

J'ai un goût très marqué pour les romans historiques. Si en plus, ces romans s'attachent à reconstruire l'époque entourant la création d'une oeuvre d'art, on approche de mon idéal théorique. Disons donc que je suis partie d'un bon pied avec ce roman.

Heureusement, mes a priori se sont confirmés. Un roman qui se lit facilement, et qui multiplie les points de vue en laissant la parole à chaque personnage, tour à tour narrateur de l'histoire. On en apprend un peu plus sur la  société du 15e siècle, sur les artisans de Bruxelles à la même époque, et sur la façon de réaliser une tapisserie,  et même si je ne suis pas certaine d'avoir compris toutes les subtilités de la technique, c'est tout de même intéressant.

Bien que les personnages et leurs interactions soient pour la plupart fictionnels, l'auteur a su les intégrer dans un univers historique réel. Elle a bien évidemment aménagé un certain nombre d'éléments pour que son récit fonctionne, mais, chose que j'apprécie par dessus tout, elle l'admet et en rectifie un certain nombre à la fin.

Un bon roman historique, avec des personnage attachants et finalement plus complexes que l'on pourrait le croire de prime abord. Et l'envie de retourner au musée de Cluny revoir ces tapisseries avec l'interprétation qui en est donnée dans cet ouvrage, contempler les "mille-fleurs" et admirer le moiré de robes.

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 5/5

ACHETER 
format poche

 

Je contemplais les murs qu'il m'incombait de revêtir d'aussi somptueuse façon. Deux mois pour dessiner et peindre vingt chevaux et leurs cavaliers! Me plaçant à une extrémité de la pièce, je comptais mes pas : douze dans le sens de la longueur, neuf dans le sens de la largeur. J'approchai une chaise contre un des murs, grimpai dessus, mais j'avais beau m'étirer, j'étais loinde toucher le plafond. Je le remis à sa place et, après un instant d'hésitation, grimpai sur la table de chêne, mais il en eût fallu deux de ma taille pour atteindre le plafond.

Je me demandais où trouver une longue perche pour mesurer, quand j'entendis chantonner. Je me retournai. Une jeune fille se tenait à l'entrée de la pièce, elle m'observait. La peau diaphane, le front haut, le nez long et délicat, les cheveux couleur de miel et les yeux clairs, elle était ravissante. Jamais je n'avais vu fille aussi belle. Je restai là, muet. "Salut ma belle", finis-je par dire.

Retour à l'accueil