De Luis Sepúlveda

Aux éditions Metailié

Antonio José Bolivar Proaño est le seul à pouvoir chasser le félin tueur d'hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les Indiens Shuars et il accepte le duel avec le fauve. Mais Antonio José Bolivar a découvert sur le tard l'antidote au redoutable venin de la vieillesse: il sait lire, et il a une passion pour les romans qui parlent d'amour, le vrai, celui qui fait souffrir.

 

J'avais déjà lu cet ouvrage il y a au moins dix ans. La seule chose dont je me souvenais, c'était que l'histoire se déroulait dans la jungle, et d'une scène de dentiste, disons... plutôt éprouvante.

A vrai dire, je ne saurais trop expliquer ce qui caractérise cet ouvrage. Ce qui m'a plu, sans aucun doute, c'est le mélange entre l'authenticité brute du récit et une certain poésie dans l'écriture. Car à la simplicité de la vie dans la jungle, et de cet homme solitaire qui vieillit vient d'ajouter le supplément d'âme lié aux livres et à cette découverte d'un monde plus vaste, et de l'amour romanesque.

Et puis, surtout, il y a le face à face entre l'homme et l'animal, intense, pas si inégal que l'on pourrait le craindre, à condition d'accepter de se dépouiller d'une part de son humanité pour comprendre son adversaire. A ce titre, respect et ruse se mêlent dans cette lutte hautement symbolique.

L'ensemble s'avère donc poétique et rustique à la fois, tout en dégageant quelque chose de plus profond à la manière d'un conte philosophique. De quoi me donner envie de plonger plus avant dans la bibliographie de cet auteur !

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4/5

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Perplexe, son coéquipier le regardait parcourir avec sa loupe les signes réguliers du livres.
- C'est vrai que tu sais lire, camarade?
- Un peu.
- Et tu lis quoi ?
- Un roman.Mais tais-toi. Quand tu parle tu fait bouger la flamme et moi je vois bouger les lettres.

L'autre s'éloigna pour ne pas le gêner, mais l'attention que le vieux portait au livre était telle qu'il ne supporta pas de rester à l'écart.
- De quoi ça parle ?
- De l'amour.

A cette réponse du vieux, il se rapprocha, très intéressé.
- Sans blague?Avec des bonnes femmes riches, chaudes et tout?

Le vieux ferma le livre d'un coup sec qui fit trembler la flamme de la lampe.
- Non.ça parle de l'autre amour. Celui qui fait souffrir.

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