De Henri Troyat

Aux éditions du livre de poche

 

Entre les règnes éclatants de Pierre le Grand et de Catherine II, la Russie connaît trente-sept ans d'instabilité. L'autocrate, fondateur de Saint-Petersbourg, a fait périr son propre fils et négligé de désigner un successeur.
Ce sont des femmes - trois impératrices et une régente - qui durant cette longue période vont tenir l'empire. Et quelles femmes ! Catherine Ire, Anna Ivanovna, Anna Léopoldovna, Elisabeth Ire vont, chacune à son tour, imposer à la nation des caractères violents et dissolus, des foucades et des cruautés, les échos d'une vie de débauches et d'extravagances. On dirait que la même créature, sensuelle, désordonnée, courageuse souvent, passe d'un règne à l'autre, d'un visage à l'autre...

 

Parmi les pays dont j'explore de temps à autres l'histoire, il est la Russie. Après Les Tsarines de Vladimir Fédorovski, il y a presque trois ans, voici un ouvrage qui s'intéresse plus précisément aux trente-sept années qui séparent la mort de Pierre le Grand et l'avènement de Catherine II. Cette période particulière voit se succéder sur le trône toute une série de tsarines, non pas comme épouse du tsar, mais bien comme souveraines à par entière.

Ce qui me frappe, de la même manière que ce fut le cas lors de ma précédente lecture sur le sujet, c'est le nombre de coups d'Etat qui se succèdent et leur violence. Un peu comme si aucune passation de pouvoir ne pouvait que dans le sang et les complots dans cette Russie capable du plus grand raffinement comme des la plus grande cruauté.

L'ouvrage est chronologique, et j'avoue avoir cependant avoir eu parfois du mal à retenir qui était qui. Ce sentiment a été renforcé par le fait que les souveraines qui se succèdent portent parfois le même prénom, quand ce n'est pas une tante ou une sœur évincée. Heureusement, l'arbre généalogique en fin d'ouvrage permet parfois de remettre les choses en place.

Un livre très intéressant, malgré une complexité qui tient surtout au niveau de connaissances préalables du lecteur. Je ne sais si l'on pouvait faire mieux, mais j'ai le sentiment de ne pas avoir retenu grand-chose, ayant  souvent confondu les personnages. toutefois, je ne crois pas  qu'il faille en imputer la faute à l'ouvrage lui-même, qui se lit sans difficulté, mais plutôt à mon ignorance de ce sujet.

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 3,5/5

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Tandis qu'elle médite, avec une mélancolie mêlée d'amertume, sur cette avenir impérial qui ne la concerne plus, les émissaires du Haut Conseil secret se hâtent vers sa cousine Anna Ivanovna, à Mitau. Elle les reçoit avec une bienveillance narquoise. En vérité, les espions bénévoles qu'elle entretient à la cour l'ont déjà renseignée sur le contenu des lettres qui lui apporte la députation du Haut Conseil. Néanmoins, elle ne laisse rien paraître de ses intentions, lit sans sourciller la liste des renoncements que lui dictent les gardiens du régime et déclare consentir à tout. Elle ne semble même pas contrariée par l'obligation qui lui est faite de rompre avec son amant, Johann Bühren. Abusés par son air tout ensemble digne et docile, les plénipotentiaires ne se doutent pas qu'elle s'est déjà entendue, à leur insu, avec son indispensable favori pour qu'il la rejoigne , à Moscou ou à Saint-Pétersbourg, dès qu'elle lui fera signe que la voie est libre.

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