Le romantisme noir de Goya à Max Ernst

au Musée d'Orsay

du 5 mars au 23 juin 2013

 

Forcément, si vous arrivez à placer "romantisme", noir, qui plus est, et que vous ajoutez "Goya" sur la même affiche, il y a de fortes chances pour que j'aille voir ladite exposition. Dont acte.

Assez curieusement pour une trouillarde qui n'aime pas les films d'horreur (parce que je ne joue pas à me faire peur, ils me terrorisent vraiment), j'ai une sorte de prédilection pour les univers sombres, les personnages ambivalents comme les sorcières ou les vampires. D'autant plus que ces thèmes, sublimés par l'Art ou la littérature, me semblent fascinants dans ce qu'ils racontent des passions humaines ou de la relation à la mort. Une sorte d'appel du vide, peut-être, une façon paradoxale de conjurer certaines peurs, sans doute. Mais laissons ça à mon psy imaginaire et revenons-en à nos moutons (noirs). 

Cette exposition regroupe des pièces d'inspiration et d'époques diverses, qui montrent à quel point le terme "romantisme noir" est vaste. Débutant par le gothique, à l'origine, mais englobant ensuite beaucoup plus largement toute une part du fantastique, on y retrouve des figures de femmes fatales comme Médée ou Lady Macbeth, des spectres, des songes inquiétants, des images de l'enfer et de démons. On y découvre que, de près ou de loin, de nombreuses pages de la littérature et de l'art y sont rattachées.

Fait intéressant, le romantisme noir semble lié à des périodes de crise et de mutations profondes : Né peu avant la révolution française, les symbolistes s'en emparent ensuite un siècle plus tard au moment de la révolution industrielle. La grande guerre étant passée par là, les surréalistes s'en inspirent et Hollywood s'en empare...juste après 1929. Ce n'est donc sans doute pas un hasard si l'on constate aujourd'hui un regain d'intérêt pour ces thèmes, et que vampires - même édulcorés - sorciers et univers fantastiques font plus que jamais recette.

Car voilà bien, au delà de la beauté des objets présentés, ce qui fait la force du romantisme noir : sa capacité à traverser les époques, ses redécouvertes successives, son adaptation à des styles et des courants différents. Probablement parce que les interrogations qu'il soulève sont celles de l'homme face à l'incertain, à la mort, craintes intemporelles s'il en est.

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4/5

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