Avis expo : Désirs et volupté à l'époque victorienne
Il est des paradoxes fort intéressants : comment une époque victorienne à la morale et aux codes vestimentaires aussi stricts a-t-elle pu voir l’éclosion d’une peinture où l’on représente des femmes si sensuelles ou si ambiguës ? Et il ne s’agit pas d’une peinture faite par d'obscurs avant-gardistes, en marge de la société, mais bien de peintres au succès reconnu, exposant dans les salons officiels.
L’occasion, pour l’essentiel, de se replonger dans le mouvement préraphaélite, qui prend pour modèle les peintres de la renaissance prédécesseurs de Raphaël. De nombreuses oeuvres sont ici présentées, en suivant des thématiques telles que Beautés classiques, Héroïnes amoureuses ou encore Femmes fatales. A ce parcours évoquant une représentation féminine décorsetée, voire dénudée, s'ajoutent des éléments biographiques sur les principaux artistes exposés : on y retrouvera l'inévitable
et mais également Lord Leighton, et Talbot Hugues. Entre autres. Si j'ai beaucoup aimé cette exposition, c'est pour sa qualité pédagogique autant que pour les oeuvres proposées. Il faut dire que les représentations de personnages féminins ambigus comme les sorcières, les héroïnes tragiques ou les enchanteresses ne sont pas pour me déplaire.Je ne résiste donc pas à l'envie de vous proposer, en images, les oeuvres qui m'ont le plus surprise. Tout d'abord l'Antigone de Lord Leighton, car, bien qu'elle me semble renvoyer à des canons classiques, son regard filant en dehors de l'image crée du hors-champ : on se prend à imaginer ce qui se passe en dehors des limites du cadre. Pour ma part, il me semble que ce tableau la montre au moment où, surprise en train de recouvrir le corps de son frère, elle comprend qu'elle ne peut plus revenir en arrière et qu'il lui faudra accomplir son destin.
John Strudwick
La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 5/5