La forme de l'eau - the shape of water - affiche - Guillermo del Toro

Un film de Guillermo del Toro 

Disponible en DVD 

Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence morne et solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres…

 

En commençant à écrire cet article, je pensais ne jamais avoir rien vu de Guillermo del Toro, l'associant surtout au Labyrinthe de Pan, film que je n'ai jamais osé regardé, par trouille pure et simple.

Et puis, en creusant, je me suis aperçue que j'avais en réalité vu plusieurs de ses longs-métrages. Blade II, tout d'abord, Hellboy ensuite, Pacific Rim enfin. Pour être précise, on pourrait ajouter à ce bilan une moitié de Mimic, lorsque j'étais au lycée et que je descendais avec mes camarades de l'internat voir le film du soir sans me demander vraiment de quoi il retournait. Une grave erreur, dans le cas de Mimic, lorsqu'on a, comme moi, la phobie des cafards...

En somme - et de façon tout à fait erronée -  je pensais, au départ, que Guillermo del Toro ne réalisait que des films d'horreurs. Mais en découvrant la bande annonce de La Forme de l'Eau, c'est surtout son côté très poétique qui m'a irrésistiblement attiré. 

La forme de l'eau - the shape of water - photo - Guillermo del Toro

Dès le début du film, c'est d'ailleurs bien cette poésie qui prend le pas. La musique, l'attention focalisée sur les petits détails, une certaine forme de naïveté : nous voilà incontestablement dans le domaine de la fable. Le contexte de la guerre froide, mais également le laboratoire secret dans lequel Eliza travaille sont propices à un scénario qui mettra toujours en contraste la joie de vivre de la jeune femme malgré son handicap, avec la gravité qui habite tous les personnages autour d'elle.

C'est sur cet équilibre - précaire - que repose toute la magie du film, mais également sur toute une épatante galerie de personnages beaucoup plus subtils que l'on pourrait le penser de prime abord. L'espion russe, la jeune muette, le vieil artiste dépassé, l'épouse délaissée, la créature mystérieuse : ce qui aurait pu être autant de clichés est ici traité avec une tendresse certaine. Même le méchant, impitoyable, monstrueux, se révèle plus complexe que prévu, lui aussi pris au piège d'une effroyable machine.  

La forme de l'eau - the shape of water - photo - Guillermo del Toro

Un monstre qui inspire plus de pitié que de crainte, des marginaux plus humains que ceux censés représenter la droiture, un savant avec plus de coeur que ne le laissent supposer ses activités : des thématiques qui ne sont pas sans rappeler les obsessions d'autres cinéastes, parmi lesquels Tim Burton. Il y a aussi incontestablement du Jeunet dans la photographie aux dominantes rouge et vert. Trop, sans doute, tant les très nombreuses similitudes avec le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, semblent d'emblée évidentes. 

Au final, La Forme de l'eau s'avère une jolie fable, aussi magique par moments que maladroite à d'autres. Grâce à une belle galerie de personnages et d'acteurs aussi investis que subtils, ce film, ni tout à fait comédie, ni tout à fait conte horrifique, parvient à faire vivre une histoire qui, sans convaincre aveuglément, demeure cependant d'une immense tendresse. 

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4/5

Avec Sally Hawkins, Michael Shannon, Richard Jenkins, Doug Jones, Michael Stuhlbarg, Octavia Spencer, David Hewlett, Nick Searcy

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