De Mel Gibson
disponible en DVD
Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, comme n’importe lequel de ses compatriotes américains, voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais il a tenu bon. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies sous le feu de l’ennemi, ramenant en sûreté, du champ de bataille, un à un, les soldats blessés.
Cela faisait longtemps que je n'étais pas allée voir un film de guerre. Ce n'est pas de j'aie une aversion particulière pour le genre, mais plutôt que je ne l'apprécie qu'avec parcimonie : les actualités nous apportent chaque jour bien assez d'images terribles de villes détruites et de corps en sang pour avoir envie d'en voir de supplémentaires au cinéma.
Pour moi, Mel Gibson, c'était surtout le réalisateur de Braveheart, mais j'avoue n'avoir vu aucun des films qu'il a dirigés depuis. Et j'avoue que les différentes polémiques que ces derniers ont alimenté n'ont pas davantage éveillé mon attention. Ici, ce qui m'a intéressé plus que l'idée du film de guerre, c'est bien le synopsis : l'histoire vraie d'un jeune américain qui s'engage dans l'armée américaine pendant la seconde guerre mondiale en refusant de porter les armes. Toute personne raisonnable et sensée aurait tout de suite vu le paradoxe autant que l'impossibilité de concilier son envie de servir son pays sous les drapeaux et ses principes moraux, mais pas lui. Après avoir été quelque peu malmené par ses camarades et sa hiérarchie, Desmond va finalement obtenir l'autorisation de se rendre sur le champ de bataille sans armes. C'est grâce à son courage qu'il va sauver des dizaines de soldats.
Ce personnage que l'on prend pour un doux dingue au début du film, que l'on pense inadapté au monde réel autour de lui, se révèle au final d'un courage et d'une force mentale hors du commun. Andrew Gardfield s'avère profondément touchant dans le rôle de ce jeune homme qui semble maladroit et naïf, le genre de souffre-douleur que l'on aurait envie de secouer autant que de protéger, car on sent bien qu'il va morfler, confronté à la réalité et aux autres recrues.
Face à cette interprétation tout en douceur et tout en tendresse du personnage principal, les scènes de guerres à proprement parler sont apocalyptiques : un déluge de fer et de feu s'abat sur le champ de bataille, dont on ne peut imaginer que quiconque sorte vivant, ou sain d'esprit. Des scènes d'anthologie, dont la longueur autant que la violence éprouvent le spectateur, me rappelant le choc que j'avais ressenti il y a une quinzaine d'années ans en découvrant l'interminable scène d'ouverture d'Il faut sauver le soldat Ryan.

Un seul écueil, mineur, mais que je ne peux m'empêcher de relever : les références religieuses et christiques ont parfois été un peu trop appuyées à mon goût. En effet, si ces dernières permettent de comprendre le personnage principal, profondément croyant, elles s'avèrent par moments superflues tant la force de caractère de Desmond suffit à elle-même.
Au final, Tu ne tueras point s'avère d'une efficacité redoutable. Après plus de deux heures de film, je suis sortie assez secouée, et je ne vous cache pas qu'il m'a fallu le reste de la journée pour m'en extirper. C'est tour à tour attendrissant et fort, avec toute la puissance des émotions que le cinéma à grand spectacle est capable de nous faire éprouver sur grand écran. Un film qui ne devrait pas laisser les Oscars indifférents : un scénario inspiré d'une histoire vraie et héroïque, doublée de scènes à vous couper - littéralement - le souffle, tous les ingrédients sont ici réunis pour partir à la chasse aux statuettes dorées... On parie?
La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4,5/5