Avis ciné : Suicide Squad
De David Ayer
Face à une menace aussi énigmatique qu'invincible, l'agent secret Amanda Waller réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu'aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s'embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu'au moment où ils comprennent qu'ils ont été sacrifiés. Vont-ils accepter leur sort ou se rebeller ?
Dans la guerre des super-héros, celle qui oppose DC à Marvel, les deux grandes firmes de comics made in USA, est probablement l'une des plus intéressantes : depuis une dizaine d'années, on voit ainsi fleurir sur nos écrans de multiples adaptations - voire réinterprétations - des aventures de Spiderman, Superman, Batman, Les quatre fantastiques, Captain America, Avengers, Thor, Deadpool, X-Men et bien d'autres. Et au vu des prochains agendas des sorties, ce n'est pas fini : outre les suites de suites, de nouveaux personnages devraient faire leur apparition sous peu, notamment Aquaman et Wonder-Woman... entre autres!
Aussi, quand DC a annoncé son projet d'adaptation de Suicide Squad, on applaudissait des deux mains. Car avec cette nouvelle bande, on passe de l'autre côté du miroir : il ne s'agit pas de mettre en vedette des super-héros, mais bien des super-méchants. Une occasion en or de mettre en images des personnalités fortes et hautes en couleur, aussi atypiques les unes que les autres. Impossible de donner dans la mièvrerie et le trop plein de bons sentiments : on attendait des répliques cyniques, des trahisons et des bastons épiques.
Honnêtement.... on attend toujours ! Car les personnages qui aurait dû faire la force de cette production s'avèrent surtout décevants : certains sont sur-employés, comme le Deadshot de Will Smith qui semble avoir voulu s'octroyer un maximum de temps à l'écran - et de répliques - sans pour autant que son personnage convainque vraiment. A l'opposé, Captain boomerang, Killer croc et Katana sont sous-employés : on les voit si peu à l'écran que l'on pourrait les craindre monolithiques. Même pas. Ils sont juste insignifiants. El Diablo n'est guère mieux : une psychologie un peu mieux dégrossie, mais au final sans cohérence. L'Ensorceleuse qui veut conquérir le monde ? sans commentaires. On boude aussi un peu le Joker, pimpé en caïd et pas vraiment dérangeant.
Finalement, les seules personnages qui semblent s'échapper du lot, ce sont Amanda Waller et Harley Quinn. La première dans sa froideur calculatrice et sans scrupule, la seconde dans sa folie - et son micro short à paillettes. Folle à lier sans pour autant être dénuée de sentiments, Harley constitue - très paradoxalement - un des seuls personnages cohérents dans ce film auquel une bouillie de scénario donne le coup de grâce. Ou comment faire d'une idée au potentiel explosif un simple pétard mouillé...
La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 2/5