Avis ciné : American Ultra
De Nima Nourizadeh
Mike Howell mène une vie paisible et sans ambition avec sa petite amie Phoebe qui se retrouve soudainement chamboulée. À sa grande surprise, il est en fait un agent dormant sur-entrainé dont la mémoire a été effacée. En un clin d’œil, son passé refait surface et Mike se retrouver au milieu d'une opération gouvernementale visant à l'éliminer. Il va alors devoir faire appel à ses capacités insoupçonnées d'agent secret pour survivre.
Soyons honnête, la lecture du synopsis ne fait pas rêver et fait même davantage penser à un navet comme Hollywood seul sait les produire. Toutefois, la présence au casting d'un Jesse Eisenberg plutôt atypique a suffi à me mettre la puce à l'oreille autant qu'une bande annonce qui promettait surtout de gros moments de délire.
Au panthéon des espions, il y avait James Bond, ses tenues toujours impeccables et sa gueule sexy, même un peu amochée, et puis il faudra désormais compter avec Mike Howell, avec sa dégaine de hippie et son physique plutôt banal. Au lieu d'un film d'action ordinaire voué à la testostérone, le réalisateur tire de ce curieux personnage un décalage hilarant. Jouant avec le spectateur, il semble vouloir égrener les codes du genre... pour mieux les pétarder l'instant d'après dans un feu d'artifice d'humour complètement barré. Nima Nourizadeh, sans doute un peu sadique, prend un malin plaisir à exploser les clichés autant que les visages de ses protagonistes, le tout, - dois-je l'avouer ? - pour le plus grand bonheur du spectateur. Si l'ensemble n'est pas vraiment réaliste il s'avère d'une rare cohérence ce qui permet au spectateur de se laisser embarquer sans réticence dans cette cavale effrénée et complètement décalée.
Une comédie d'action très réussie et complètement atypique à laquelle on décerne une palme pour la plus belle demande en mariage de l'histoire du cinéma !
La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4/5