Loop breaker : rencontre avec Amaury de Tapol et Julian Caliot
A l'issue de la projection de la websérie Loop Breaker - dont je vous parle par ici - j'ai pu échanger quelques mots avec Amaury de Tapol, réalisateur et co-scénariste et Julian Caliot, producteur et co-scénariste. Les deux amis, très complices, étaient visiblement très heureux de voir leur projet abouti, et de le présenter au public réuni au Palais des glaces pour l'occasion !

Amaury de Tapol et Julian Caliot avec une partie de l'équipe lors de la projection
Comment vous est venue l’idée de Loop Breaker ?
Julian Caliot : Amaury et moi sommes des « bros ». C’est une relation particulière, et nous aimons « broter », c'est-à-dire passer des journées entières à marcher, réfléchir, délirer tous les deux. Au cours d’une de ces journées - je me souviens que nous étions juste devant un magasin de sport - nous avons évoqué le voyage dans le Temps, et avons convenu que si l’un d’entre nous inventait une machine à remonter le temps, il faudrait qu’il revienne ce jour-là à cet endroit précis pour nous le dire. Mais connaissant notre mémoire déplorable — surtout la mienne — nous avons imaginé que pour être certain de retenir le lieu et l’endroit, il faudrait s’en tatouer les coordonnées. On s’est alors dit qu’on tenait peut-être une idée intéressante.
Amaury de Tapol : L’idée de collaborer ensemble remontait encore plus loin, car nous avions déjà créé l’association Tryneo Studio, qui a produit Loop Breaker, pour monter un projet de court-métrage sur le thème du jeu Assassin’s Creed. Nous avons commencé par la bande annonce (NDLR : c’est par ici) et lancé un appel au crowdfunding, mais n’avons pu récolter les fonds nécessaires à notre projet. C’était un projet ambitieux – on aime voir grand – mais avec Emilie, également co-productrice de Loop Breaker, nous n’étions pas étrangers au monde de l’image puisque nous étions dans la même classe à E-Artsup, une école de graphisme, et avions chacun nos spécialités. Ça nous a beaucoup aidé lorsque nous avons lancé la production de Loop Breaker.
Une fois l’idée de départ trouvée, comment avez-vous construit ce projet? Avez-vous commencé à travailler dessus immédiatement ou l’avez-vous laissé mûrir?
Amaury de Tapol : L’idée de départ a germé en mai 2013. Et il s’avère qu’Emilie, Julian et moi devions effectuer un stage d’été dans le cadre de notre formation. Nous avons alors demandé à la direction de l’école l’autorisation de remplacer ce stage par une application pratique, en travaillant à la création d’une websérie. Le projet était fou, mais il a été accepté ! En l’espace de trois mois, nous avons lancé toute la pré-production : l’écriture de l’intégralité de la saison a pris trois semaines, puis nous avons organisé des castings – nous avons auditionné plus d’une cinquantaine de personnes – créé l’identité graphique et le générique. En septembre, nous avions toute l’équipe, entièrement bénévole, et c’est à ce moment-là que nous avons commencé le tournage à proprement parler.
Julian Caliot : Nous avons d’abord construit l’univers, puis tous les personnages. Nous savions d’où nous partions, où nous voulions aller, et le reste a été ensuite conçu peu à peu.
Quand on parle de machine à remonter le temps et de websérie, on pense forcément au Visiteur du Futur … comment Loop Breaker se positionne-t-il par rapport à ce précurseur ?
Julian Caliot : On les aime beaucoup !
Amaury de Tapol : Oui, mais hormis ces thèmes, les deux séries ne sont pas vraiment comparables : Loop Breaker se veut moins comique, l’ambiance est d’emblée plus réaliste, en quelque sorte. Mais nous avons la même ambition, et si on arrivait à faire 4 saisons comme ils ont fait, ce serait absolument génial !
Avez-vous d’autres projets ensemble ? Une saison 2 ?
Julian Caliot : Nous n’avons pas de projets ensemble pour le moment, malheureusement ! Pour Loop Breaker, en 2013, nous avions prévu de réaliser deux saisons en un an - la fougue de la jeunesse ! -, c’est pourquoi la fin de la première saison est volontairement très ouverte. Lors de la production, on s’est rendu compte que le projet allait prendre bien plus de temps que prévu, et finalement la saison 1 s’achève aujourd’hui et on ignore si on en fera une seconde.
Amaury de Tapol : Cette première saison a été auto-produite et entièrement bénévole, c’était un projet fou mais le manque de moyens financiers nous a beaucoup ralenti, car tout le monde travaillait sur Loop Breaker sur son temps libre. La seule chose qu’il nous faut maintenant ce sont des financements, car on a déjà les idées et le scénario. De mon côté, j’ai été tellement concentré sur Loop Breaker pendant deux ans que je n’ai rien pu développer à côté. La suite va donc dépendre de ce qui va m’arriver dans les prochains mois, si on va trouver de quoi financer une suite. Si ça se trouve je vais me lancer dans un autre projet tout aussi fou ! En tout cas, c’est vrai qu’entre nous trois, il y a maintenant la distance : avant nous étions tous à Bordeaux, et maintenant j’habite à Paris, donc nous n’avons pas de nouveau projet en commun.
C’est triste !
Amaury de Tapol : Oui, c’est très triste, et ça ne nous empêche pas de nous apprécier très fortement. On s’appelle souvent, tu sais ?
Julian Caliot : En fait, avant Loop Breaker, nous n’étions pas spécialement proches mais nous avions une amie commune. C’est elle qui a parlé de moi à Amaury car je travaillais sur l’histoire d’un nouvel Assassin’s Creed, et Emilie et lui voulaient faire une vidéo sur le troisième volet. C’est ce projet qui a marqué le début de notre collaboration.
Amaury de Tapol : Merci à Assassin’s Creed de nous avoir rapproché.
Julian Caliot : On est devenu de très bons amis grâce à des assassins. Cette phrase peut faire bizarre sortie du contexte, non ? – rires
Le mot de la fin ?
Julian Caliot : N’hésitez pas à nous soutenir et à partager Loop Breaker!
Amaury de Tapol : Ou, si vous avez regardé le dernier épisode : « Oh putain ! ».