Avis ciné : Dear white people
De Justin Simien
La vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, où une soirée à la fois populaire et scandaleuse organisée par des étudiants blancs va créer la polémique. Dear White People est une comédie satirique sur comment être noir dans un monde de blancs.
S'il est un sujet par définition casse gueule, c'est bien celui du racisme : entre clichés et discours moralisateurs, il est rare de trouver un équilibre intelligent. Dear white people est, à ce titre, une vraie réussite. Evitant les écueils les plus évidents comme les plus retors, il nous emmène dans le quotidien des étudiants d'une université huppée. Les personnages, que l'on pourrait penser stéréotypés au départ s'affinent à mesure qu'ils avancent, se dévoilent ou reconnaissent leurs erreurs, bref, qu'ils évoluent.
Les acteurs, tous inconnus, incarnent avec brio une jeunesse qui cherche à s'affranchir de ses aînés pour construire son propre avenir, quitte à s'égarer parfois en chemin. Grâce à des situations cocasses, de celles dont l'absurdité est évidente, nul besoin d'appuyer le propos par un discours bêtement moralisateur. Chose assez rare pour être soulignée : le spectateur est donc traité en adulte.
Si l'on n'y rit pas à gorge déployée, Dear white people demeure un film plaisant et intelligent, marchant élégamment sur le fil du rasoir et suggérant que le premier pas pour vivre ensemble, quelle que soit notre couleur de peau, réside sans doute dans le fait de s'accepter soi-même et de faire la paix avec son propre héritage.
La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4/5