Au théâtre Michel

jusqu'au 30 août 2014

Texte et mise en scène de Didier Caron

Une troupe de théâtre minable, qui joue une pièce nullissime, dans une tournée ringarde. Un poil de satire, un poil de parodie, un poil de tendresse et une touffe de rigolades !

 

Egocentriques ou à fleur de peau, fragiles ou un peu snobs, nombreux sont les clichés sur les comédiens vivant de cet art curieux qui consiste à sortir ses tripes tous les soirs et à les présenter au public dans une sorte de rituel exhibitionniste cathartique. J'ai moi même caressé, un temps, l'idée de devenir l'un d'entre eux, et puis j'ai finalement pris un travail socialement plus acceptable, par peur ou sens des réalités, allez donc savoir...

 Toujours est-il que le sujet me touche encore aujourd'hui et que c'est avec un brin d'impatience que je pousse les porte du théâtre Michel. Le rideau s'ouvre sur l'oeuvre qu'ils jouent : un texte russe hermétique et une mise en scène expérimentale, la caricature d'un certain théâtre. Les comédiens espèrent, évidemment, la porter jusqu'en Avignon. En attendant, la troupe va surtout de salle des fêtes en salle des fêtes quasi vides, et transporte ses états d'âme d'hôtel en d'hôtel.

Quatre comédiens, un metteur en scène, et les hôtes qui les voient défiler, mi-inquiets, mi-amusés, devant ces drôles de personnages. Caprices de célébrités déchues, petits cachets alimentaires, méthodes et techniques de jeu, débrouille et rencontre avec les autochtones : tout ce petit monde va, face aux tracas de la vie en tournée, nous offrir un spectacle bien meilleur que celui qu'ils jouent ! Drôle de bout en bout, ce spectacle m'a offert de beaux fous rires, avec des blagues dans lesquelles j'ai reconnu souvent le reflet d'un comédien ou d'un autre croisé sur ma courte route théâtreuse. Et c'est sans doute également pour cela que ce spectacle m'a autant plu : car s'il m'a fait beaucoup rire et, il sait aussi, derrière la caricature, révéler le fond des âmes de ceux qui ne veulent rien de plus qu'être aimés.

 

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4/5

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