le-bruit-des-os-qui-craquent.jpgMise en scène de Anne-Laure Liégeois
d'après un texte de Suzanne Lebeau
Au théâtre du vieux colombier

 

La vie d’Elikia, âgée de 13 ans, bascule le jour où, dans un pays en proie à une guerre civile, elle est enlevée à sa famille pour devenir enfant-soldat. Victime, elle devient aussi bourreau dans une situation qui brouille les lois de l’éthique. Dans un sursaut d’humanité, elle décide d’échapper à sa condition.

 

 

C'est uniquement lorsque j'ai reçu les places, gagnées via un magazine, que je me suis intéressée de plus près au thème de cette pièce. D'emblée, j'ai eu un peu peur: le sujet des enfants-soldats promettait d'être un choc. Je me suis toujours dit qu'il fallait une bonne dose de masochisme pour aller, de son plein gré, acheter des places de théâtre ou de cinéma pour voir des choses éprouvantes. Poussée par la curiosité, j'ai pris mon courage à deux mains, et, accompagnée (ou devrais-je dire armée) d'une amie, j'ai décidé d'affronter ce spectacle.


Le texte, fort, mérite à lui seul le déplacement. La mise en scène en revanche était trop minimaliste à mon goût. Pas vraiment de costumes, une scène habillée de quelques points de repères, des espaces délimités par la lumière et un écran pour séparer les chapitres de l'histoire. Bien sûr, l'idée est sans doute de donner à entendre le texte, de ne pas le parasiter par du visuel, pour qu'on l'écoute, dans toute sa force. Mais si donc, le texte se suffit à lui-même, pourquoi s'encombrer d'une mise en scène ? Je l'avoue, j'ai donc trouvé la mise en scène trop sobre ou pas assez. Cet entre-deux m'a un peu laissée sur ma faim.

Les comédiens en revanche sont excellents, mais on n'en attendait pas moins des membres de la comédie française. Pris par le texte, habités devrais-je dire, ils le font vibrer avec un incontestable talent. Un léger bémol: une façon de déclamer derrière laquelle on sent la technique, qui, si elle fait partie des artifices du théâtre, n'en demeure pas moins parfois un peu trop audible.

Restent une poignée de questions, les dernières du texte et finalement les seules qui comptent : que faire de ces enfants-soldats qui ont eux-mêmes perpétré les pires atrocités? Faut-il les traiter en victimes ? En bourreaux ? Un sujet complexe illustré par l'histoire de cette jeune femme, qui, outre la charge émotionnelle qu'il véhicule, pose de vraies questions.

 

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4/5

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