Mes premiers souvenirs du zoo de Vincennes datent d'une sortie scolaire du primaire. Pas d'hier, donc. Je serais bien en peine de vous dire ce que j'ai réellement vu ce jour-là, car l'intégralité de la visite a cédé sa place, dans ma mémoire, à un incident terrible, du moins pour l'enfant que j'étais. A l'époque, la visite débutait par le rocher aux singes. Enthousiasmée, j'avais vidé la pellicule de mon appareil sur ces animaux très dynamiques, avant de finir la visite en larmes : il y avait un faon trop mignon, et je n'avais plus de photos ! Les joies d'avant le numérique... 

Depuis, le zoo a connu une rénovation complète, qui a inclus l'amélioration de certains équipements, la refonte du parcours visiteur et la restauration d'un certain nombre de lieux.  Mais ce n'est pas tout : cela lui a permis d'intégrer des aspects plus modernes, comme la prise en compte du bien-être animal ainsi que la sensibilisation du public aux enjeux environnementaux de préservation des espèces et de leur habitat. Après six ans de travaux, il a réouvert en 2014. 

Un quart de siècle après ma première visite - ça nous rajeunit pas, tout ça - me voici à nouveau devant les portes du zoo de Vincennes, ou, de son nom officiel, du parc zoologique de Paris. Et cette fois-ci, j'ai emmené le Moineau, qui avait fait sa première apparition sur ce blog à l'occasion des Folies Gruss, en début d'année. Sa maman nous accompagne, bien sûr, mais ce n'est pas tout : son petit frère - que nous appellerons ici Numérobis - est aussi de la partie. Ce n'est donc pas un, mais deux mini critiques que j'embarque avec moi pour cette journée au zoo ! 

Nous sommes là dès l'ouverture. La journée s'annonce caniculaire, possiblement orageuse, et nous tenons à profiter des lieux avant que les températures ne grimpent trop. Après les mesures sanitaires désormais habituelles - masques, gel hydroalcoolique et tout le tralala - nous découvrons le plan du zoo, qui regroupe les animaux au sein de cinq zones géographiques : Patagonie, Europe, Amazonie-Guyane, Madagascar, Afrique. 

Le Moineau décide qu'il vaut voir les lions, ses animaux préférés. Et après avoir consulté le plan, se sentant soudain l'âme d'un explorateur, nous indique le chemin : "c'est par là!". Direction l'Afrique ! 

Avant de rejoindre la savane africaine, il nous faut tout d'abord traverser la biozone consacrée à la Patagonie. Nandus, guanacos et maras se partagent l'espace d'un même enclos, ce qui fait dire au Moineau "qu'ils sont copains". En face, des otaries jouent à se poursuivre dans un grand aquarium, sous les yeux émerveillés des enfants. Mais ce qui me retient plus longuement, ce sont les manchots...

Des animaux dont la maladresse sur terre contraste avec l'aisance dans l'eau... et que je trouve mignons comme tout. Bref, mes chouchous du jour. J'aurais pu rester des heures à les regarder s'ébattre. Mais le Moineau me rappelle à l'ordre : "les lions, c'est plus loin!

Ce sont ensuite les pumas, tranquillement en train de sommeiller sous un arbre, puis nous arrivons au parcours pieds nus. Un chemin avec différents types de sols - sable, humus, roches - pour comprendre un peu mieux les environnements naturels dans lesquels évoluent les animaux.

On descend Numérobis de la poussette, on se déchausse, et on s'aventure sur le chemin. Une fois dessus, c'est un peu moins drôle avec les petits : le parcours est un peu long, et convient sans doute davantage aux enfants un peu plus âgés. Evitez aussi si vous avez la plante des pieds délicate : marcher pieds nus sur le gravier ou les écorces de pin ne m'a pas gênée, mais je conçois que cela ne soit pas forcément agréable pour tout le monde.

Une fois revenu au point de départ, on se lave les pieds - avec les robinets installés à cet effet - et c'est reparti : l'Afrique nous attend, à commencer par les rhinocéros. Très impressionnants. Tout le long du parcours, de nombreux panneaux - parfois plus explicatifs, parfois plus ludiques - permettent d'en apprendre plus sur les différents animaux, sur leur environnement et sur leur protection. Un apprentissage pour les plus jeunes, un rappel souvent nécessaire pour les adultes. 

Et ensuite, vient - enfin! me direz-vous - le tour des lions. Sauf que. Pas de lions en vue. Je sens poindre une certaine déception chez le Moineau. C'est le moment de faire preuve de pédagogie et d'expliquer que parfois, les animaux aussi ont besoin d'être tranquilles, qu'il y a toujours dans les zoos d'aujourd'hui une partie de leur environnement qui est à l'abri des regards du visiteurs, qu'il fait chaud, et qu'ils sont partis faire la sieste à l'ombre, quelque part où on ne peut pas les voir. Cette explication semble convaincre le Moineau, qui repart à l'aventure.  

Le temps de jeter un oeil à la clinique vétérinaire ainsi qu'aux girafes, et nous voici au pied de l'emblématique rocher aux singes, plus particulièrement devant l'enclos des babouins : ils se chamaillent, se courent après, grimpent, se nourrissent, s'épouillent. De quoi retenir l'attention des visiteurs pendant de longues minutes. 

Le Moineau montre fort peu d’intérêt pour le vivarium - contrairement à moi qui ai toujours trouvé très drôle de chercher les animaux camouflés - et commence à donner des signes d'impatience, comme son frère. Il est grand temps de faire une pause déjeuner bien méritée.

Une fois restaurés, nous repartons pour la dernière partie de la visite. Nous sommes dans la biozone Europe, avec des animaux que nous n'avons pas l'habitude de voir au quotidien, mais qui partagent le même environnement que nous : loups, lynx, flamands roses et autres oiseaux. Nous nous attardons près des pancartes explicatives pour bien nous rendre compte:  quand un vautour étend les ailes, il fait 2 mètres d'envergure. Le Moineau étend ses deux bras le plus loin possible sur la planche : "et moi ?"

Il est temps de passer à des latitudes plus tropicales, avec la biozone Amazonie - Guyane. Nous pénétrons dans la grande serre. C'est là que, pour ma part, j'ai fait les découvertes les plus surprenantes : un serpent à tête de feuille, une colonie de fourmis de respectable taille très affairée à dépecer des branches - de quoi vous faire frissonner au seul verbe "fourmiller" - ou encore des lamantins. Jamais je n'en avais vu d'aussi près, et je comprends mieux leur surnom de "vache des mers" en les observant brouter en surface les salades jetées par les soigneurs.  

En sortant de la serre, nous finissons notre voyage par un détour du côté de Madagascar et ses nombreuses espèces de singes et lémuriens. Mais la journée touche à sa fin et la fatigue se fait sentir chez tous. 

C'est donc l'heure du bilan : qu'en ont pensé les enfants ? Le Moineau a beaucoup aimé, dans le désordre : les zèbres, les rhinocéros, la grosse araignée (la mygale) et le géant serpent (à vue de nez, le boa). Quant à Numérobis, encore trop petit pour apprécier les animaux, il vous dirait sans nul doute qu'il approuve le parcours visiteur, adapté à la poussette, qui lui a permis de faire sa sieste sans heurts. 

De mon côté, j'ai beaucoup apprécié cette promenade au sein des différentes biozones, de reconnaître les animaux, d'en découvrir d'autres,  et bien sûr, de partager cette journée avec les minis-critiques et leur maman. En attendant de nouvelles aventures ! 

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi  4/5

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