De Giuseppe Verdi

Au théâtre des Champs-Elysées

jusqu'au 16 mai 2015

 

Direction musicale : Daniele Gatti

Mise en scène : Mario Marton

 

 

Distribution

Roberto Frontali : Macbeth

Susanna Branchini : Lady Macbeth

Andrea Mastroni : Banquo

Jean-François Borras : Macduff

Sophie Pondjiclis : Dame d'honneur

Jérémy Duffau : Malcolm

Avec l'Orchestre National de France et le Choeur de Radio France

 

Encore le TCE, me direz-vous ? Eh bien oui ! Et cette fois-ci, j'ai eu une jolie surprise supplémentaire, car c'était la première fois que je me trouvais dans une loge : une loge de galerie, certes, et avec une visibilité réduite, mais tout de même de quoi laisser libre cours à mon côté romanesque. Eventail et jumelles à la main, j'aurais pu me croire un siècle plus tôt à l'époque où les élégantes se pressaient pour découvrir le théâtre flambant neuf. Je ne doute pas que les vraies élégantes auraient été mieux placées, mais qu'importe ! Je savoure ces petites joies, car ce soir, sous ce lustre dont je ne me lasse décidément pas, je viens découvrir Macbeth, et l'impatience qui m'anime est double. En effet, non seulement je n'ai jamais vu cet opéra, mais de surcroît, il s'inspire de la pièce de Shakespeare, qui compte - avec mon autre chouchou, Victor Hugo - parmi mes auteurs favoris.

Côté voix, et  bien que j'aie encore peu de légitimité à les décrire autrement qu'en néophyte, il me semble que la partition de Lord et Lady Macbeth est d'une difficulté inouïe, autant dans la force des sentiment qu'elle exprime, que dans l'écart entre les notes. Elle semble, du plus grave au plus aigu, vouloir pousser les chanteurs jusque dans leurs limites vocales, fabuleuse illustration des extrêmes passions qui rongent les personnages. Toutefois, celui qui a le plus enthousiasmé la salle reste sans conteste le ténor Jean-François Borras, dans le rôle de Macduff : avec l'aria Ah, la paterna mano, il émeut les spectateurs aux larmes.

La mise en scène, quant à elle,  mêle habilement costumes d'époque et stylisation des lieux, avec juste ce qu'il faut d'accessoires pour nourrir l'action. L'arrivée de deux chevaux sur scène achève de donner corps à l'illusion : nous ne sommes pas au spectacle, c'est bel et bien un drame réel qui se joue sous nos yeux. L'utilisation de la vidéo pour figurer les apparitions permet quant à elle de donner vie efficacement aux nombreux spectres qui hantent cette oeuvre. 

Enfin, je dois mentionner la prestation du choeur, souvent présent, toujours impeccable, cerise sur le gâteau de ce très beau Macbeth.

La note tout à fait subjective et qui n'engage que moi : 4/5

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